Une longue nuit de fête, un téléphone qui disparaît, des coups et puis une lame qui blesse. Épilogue d’une bagarre dans el le centre de Toulouse. Un calvaire pour une mère qui témoigne.
« Je ne le souhaite à personne. Votre fils est à l’hôpital, il a été opéré, sa vie a été en danger et vous vous retrouvez dans une salle d’audience, perdue, avec des gens qui affirment bien vite que tout ça, c’est de sa faute. C’est monstrueux. »
Une semaine a passé mais Virginie avoue « trembler encore ». Son fils, âgé de 21 ans, essaye de récupérer. « Il est allongé, immobile et souffre. Les médecins ont prévenu que sa convalescence serait longue », confie sa mère. Au matin du samedi 12 avril, à la sortie d’un after rue Bayard à Toulouse, une altercation a éclaté avec deux garçons à la suite du vol de son téléphone. Lors d’un échange de coups, l’un d’eux a sorti un couteau et frappé. « Mon fils a été blessé au bras, aux mains et au thorax, avec un pneumothorax, plus une plaie à l’abdomen, à quelques millimètres de la rate… »
Opération, convalescence et les cauchemars qui se répètent. « J’ai découvert complètement par hasard, parce que nous étions menacés via les réseaux sociaux, que je devais me constituer partie civile. La police ne nous avait rien dit. J’avoue mal comprendre. Les enquêteurs sont allés voir mon fils le dimanche matin pour l’interroger. Il avait été opéré le samedi soir, il se trouvait sous morphine, sans personne à ses côtés. Je ne trouve pas ça normal. »
18 mois de prison avec sursis
Devant le tribunal correctionnel, dès le lundi en comparution immédiate, l’avocat de l’auteur des coups de couteau, Me Emmanuel Tricoire, a plaidé la légitime défense. Elle n’a pas été retenue par le tribunal mais l’auteur a échappé aux quatorze mois de prison requis par le parquet. Il a été condamné à 18 mois de prison avec sursis probatoire.
« J’ai eu le sentiment que tout était la faute de mon fils. On a dit qu’il avait bu, ce qui était faux. Qu’il avait été violent. Mais, enfin, qui a sorti le couteau ? Est-il normal d’entendre l’auteur des coups expliquer : J’aime les couteaux ! Et cela ne fait pas réagir les juges. J’ai eu le sentiment d’être abandonnée. Tout ça, vraiment, je ne le souhaite à personne ! »