Le projet hôtelier du centre de bien-être Calicéo à L’Union se trouve suspendu après la décision du conseil municipal de classer la parcelle en Espaces verts protégés.
« On est un peu dubitatif et c’est un doux euphémisme… », résume amer le président de Calicéo, situé rue Cabanis à L’Union, Marc Léonard. Le centre de bien-être, qui s’étale sur 3 000 m2, est construit sur une emprise de 25 000 m2 et projetait, depuis quelques années, de construire un autre centre balnéo-ludique couplé d’un complexe hôtelier de 4 étoiles, avec 100 chambres. « Lors de l’étude de marché que l’on a menée, on s’est rendu compte qu’il y a une vraie demande pour les gens qui viennent passer quelques jours dans la zone », poursuit Marc Léonard.
En mai 2024, le projet d’une chaufferie bois émerge
Propriétaire de sa parcelle, Calicéo a donc mené bon train son projet, jusqu’en mai 2024, où le président assure être tombé de l’armoire lors d’une réunion en mairie, durant laquelle on lui a appris que la commune souhaitait racheter la parcelle pour y construire une chaufferie bois.
Dans la foulée, Calicéo apprend que sa parcelle pourrait être classée en zone « Espaces verts protégés », donc non constructible, une proposition du conseil municipal de L’Union, confirmée par son maire Marc Péré qui ne s’exprime pas sur l’issue du conflit avec le centre de bien-être. « C’est en cours d’arbitrage, a-t-il confié vendredi 25 avril. Nous avons proposé que ce terrain soit non constructible, en Espaces verts protégés. Il l’était dans l’ancien plan local d’urbanisme, il l’est toujours, mais tout cela est à l’instruction au sein du PLUIH et il faut attendre les évaluations menées par les services de Toulouse Métropole ».
« Pour moi, c’est une méthode soviétique… »
Dans cette affaire, Marc Léonard se sent pris au piège. Il emploie les grands mots : « Pour moi, c’est une méthode soviétique, cela ressemble à du chantage, lâche-t-il. C’est absurde : comment une commune peut-elle en même temps soutenir une zone artificialisation nette (ZAN) et vouloir la bétonner ? ». Pour l’heure, le président de Calicéo affirme avoir refusé de céder sa parcelle à la mairie : « Pour construire une chaufferie bois à côté d’un centre de bien-être, ce n’est pas sérieux ».
« S’il le faut, nous attaquerons le PLUIH… »
Entre le conseil municipal de L’Union et Calicéo, c’est jusqu’à fin mai le statu quo. Chacune des parties étant en attente des conclusions de l’enquête publique, qui s’est déroulée de janvier à février, pour rebâtir un Plan Local d’Urbanisme intercommunal tenant lieu de Programme local de l’habitat (PLUi-H). Un document stratégique à l’échelle des 37 communes membres de la Métropole, annulé en mai 2021 par le tribunal administratif de Toulouse (son approbation finale est prévue fin 2025). « Si dans le nouveau PLUIH la parcelle n’apparaît pas comme elle apparaît dans l’ancien, nous attaquerons le Plan local d’urbanisme, assure le président de Calicéo. On ne peut pas laisser spolier notre société. »