
CHARLY TRIBALLEAU / AFP
Photo d’illustration prise lors d’une précédente manifestation contre ce projet d’autoroute A69, le 23 octobre 2022.
POLITIQUE – Après les réunions sur l’A69 provoquées en fin de semaine dernière par le ministre Clément Beaune, un communiqué publié ce matin du lundi 16 octobre annonçait que, « conformément à la volonté politique clairement réaffirmée localement », « le chantier [serait] mené à son terme ». Quelques heures plus tard, nous avons assisté à un véritable passage en force avec l’intervention des forces de l’ordre pour déloger les « écureuils » défendant des arbres centenaires sur le tracé de l’autoroute.
Ces réunions étaient donc bien une mascarade comme l’ont dénoncé les collectifs et une partie des élus invités qui avaient choisi de ne pas y participer, dont la députée du Tarn (LFI) Karen Erodi. Le gouvernement persiste dans les mensonges et la provocation.
Non, tous les élus concernés n’ont pas été conviés « sans exclusive ». Plusieurs, directement touchés comme le maire de Loubens-Lauragais, sont restés à la porte, quand d’autres, aussi peu concernés que la maire d’Albi étaient étrangement conviés. Malgré ces manœuvres, l’opposition s’est fait entendre, par la voix d’élus locaux et des députées de la Haute-Garonne Anne Stambach-Terrenoir (LFI) et Christine Arrighi (Écologiste), allant jusqu’à provoquer le départ du maire de Castres, courroucé qu’un débat contradictoire puisse se tenir.
« Faudra-t-il un nouveau drame dans le Tarn pour être entendus ? »
Non, il n’existe pas « une très large majorité des élu.e.s favorables à ce projet ». Seuls 21 % d’entre eux ont manifesté leur soutien suite à l’appel du président de l’Association des Maires et Élus du Tarn. Plus de 200 élus du territoire, maires, conseillers municipaux, départementaux et régionaux, parlementaires, ont quant à eux déjà exprimé leur opposition.
Comme pour tant d’autres projets finalement jugés inutiles, les autorités restent insensibles à toutes les voix associatives, syndicales, politiques, aux démonstrations scientifiques, à l’évidence de l’aggravation du dérèglement climatique, et nous feront subir à toutes et tous les conséquences de leur déni.
En toute responsabilité, les grévistes de la faim et de la soif ont décidé d’arrêter leur mouvement. Faudra-t-il un nouveau drame dans le Tarn pour être entendus ?
Nous, élus du Tarn et de la Haute-Garonne opposés au projet d’autoroute Toulouse-Castres A69, appelons solennellement le gouvernement à entendre la demande des collectifs et à suspendre les travaux le temps d’une expertise indépendante pouvant ouvrir à une consultation populaire.
Cette tribune est initiée par Maxime Lacoste, conseiller municipal de Saint-Sulpice-la-Pointe. Elle est co-signée par 159 élus (maires, conseillers et élus municipaux, départementaux, régionaux) ainsi que par les députés de Haute-Garonne Anne Stambach-Terrenoir, François Piquemal, Christophe Bex, Hadrien Clouet (LFI) et Christine Arrighi (EELV) et la députée du Tarn Karen Erodi (LFI). Retrouvez la liste complète des signataires ci-dessous.
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