Les serres municipales sont l’un des rares lieux en France à posséder un rosier Ville de Toulouse. Cette variété ancienne, qui a presque disparu, a été créée en 1 876 par un horticulteur passionné, François Brassac. On pourra la découvrir en fleur lors des portes ouvertes les 3 et 4 mai.
Parmi les quelque 300 000 plants produits chaque année par les serres municipales, une dizaine concernent une variété ancienne de rosier, totalement oubliée, la rose Ville de Toulouse. Comme son nom le suggère, c’est à Toulouse que cet hybride a été créé au XIXe siècle par un horticulteur passionné, François Brassac. Christelle Bringaud, responsable des serres, a retrouvé sa trace dans les annales de la Société d’horticulture de Haute-Garonne dont le pépiniériste toulousain, installé d’abord sur les allées Charles-de-Fitte, puis Faubourg Bonnefoy et ensuite rue du Caillou-Gris, aux Minimes, faisait partie.

“François Brassac semblait déborder de créativité. De nombreux végétaux ont fait l’objet, entre ses mains, d’essais d’amélioration à partir d’individus issus de semis de fuchsia, de dahlia ou encore de zinnia. Mais les rosiers étaient visiblement son domaine de prédilection”, raconte Christelle Bringaud. Encouragé dès 1 870 pour ses productions par la Société d’horticulture, le rosiériste a obtenu six ans plus tard le premier prix de la collection de roses pour son cultivar Ville de Toulouse à la corolle rose clair « chiffonnée » et au parfum délicat de citron et d’abricot, note la responsable des serres municipales.
Enjeu de conservation
Cette variété ancienne qui fleurit une fois par an, début mai, ne peut être observée et sentie que dans trois lieux recensés en France. La Roseraie du Val-de-Marne, conservatoire et jardin remarquable situé dans la ville de l’Haÿ-les-Roses, en possède un pied. Elle figure par ailleurs dans le catalogue du rosiériste Loubert, installé aux Rosiers-sur-Loire, en Anjou. Cette pépinière a fourni en 2017 aux serres municipales ses premiers pieds à partir desquels son équipe réalise une dizaine de boutures par an dans l’objectif de constituer un « stock » et peut-être un jour, de faire de cette variété méconnue, l’un des rosiers paysagers de la Ville rose. « Il y a un enjeu de conservation autour de ce rosier ancien qui est très faiblement représenté et qui, au même titre que la violette de Toulouse, fait partie du patrimoine horticole de la ville et du département », souligne Christelle Bringaud.

Les portes ouvertes des serres municipales du 3 au 4 mai, seront l’occasion de le découvrir en fleur, 149 ans après sa création par François Brassac. On doit aussi à l’horticulteur une quinzaine d’autres variétés de roses, dont la Marguerite Brassac, la Marquise d’Alex, l’Hortus Tolosanus ou encore le Triomphe de Toulouse. La plupart ont disparu des mémoires et des jardins, à l’exception de l’Hériodade, cultivar aux fleurs jaune saumoné obtenu en 1888, encore au catalogue du rosiériste Loubert.