Trois mois après la mort d’Axel, 14 ans, fauché par un chauffard, ses parents s’engagent pour faire entendre la voix des victimes de la route. À Toulouse, ce samedi, ils participeront à un projet artistique national porté par l’Association Antoine Alléno et l’artiste JR, destiné à « mettre en lumière l’ampleur des violences routières et l’onde de choc qu’elles créent au sein des familles ».
« On veut qu’on parle de notre fils, qu’il ne soit pas mort pour rien. Quand un enfant est assassiné sur la route, ce n’est pas seulement une personne qui disparaît, c’est toute une famille. »
En ce 14 mai, Arnaud Farjal ne cache pas son émotion. Cela fait trois mois jour pour jour qu’Axel, 14 ans, a perdu la vie en rentrant de son entraînement de rugby, percuté par un chauffard en état d’ébriété.
Depuis ce drame, dénoncer les violences routières et faire évoluer la législation pour que l’homicide routier soit reconnu est devenu un engagement central pour Arnaud et son épouse Ingrid. « C’est ce qui nous fait nous lever le matin », confie-t-il.
Le week-end à venir s’annonce particulièrement intense pour la famille Farjal. Après avoir assisté à une course de CrossFit de 24 heures organisée en hommage à Axel, ils prendront part à une action de sensibilisation aux violences routières dans l’après-midi. Ils participeront aussi à une séance photo organisée par l’Association Antoine Alléno.
« Le sentiment d’être effacés »
En collaboration avec l’artiste JR, l’association mène une campagne nationale pour recueillir les portraits de proches de victimes de la route. Objectif : réaliser en septembre 2025 une fresque photographique géante, baptisée Alive, sur le Pont d’Iéna, face à la tour Eiffel.
« Les proches des victimes de la route ont souvent le sentiment d’être effacés après cette perte brutale, souligne Elisabeth Cazeaux, déléguée générale de l’association. Pour symboliser la violence que cela représente, nous collerons les portraits de 1 500 personnes sur la chaussée pendant une journée, avant de les effacer au nettoyeur haute pression. »
Chacun peut contribuer à cette œuvre collective en envoyant sa photo ou en se rendant sur place lors des prises de vues. À Toulouse, la séance aura lieu samedi à la Cour des Consuls, de 11 heures à 15 heures. Hormis Axel, les familles de cinq autres jeunes tués sur la route dans la région toulousaine, seront présentes.
« C’est un drame quotidien, rappelle Elisabeth Cazeaux. Chaque année, en France, 3 500 personnes meurent sur les routes. »
Il rentrait chez lui près l’entraînement de rugby lorsqu’un chauffard a percuté son scooter
Axel a perdu la vie le vendredi 14 février. Il était en vacances depuis quelques heures. L’adolescent venait de terminer son entraînement au Racing Club Labarthais et rentrait manger chez lui, à Auterive. Il ne lui restait que trois minutes de route. Un automobiliste en état d’ivresse a percuté son scooter. « Bibou », de son surnom, est mort sur le coup.