C’est une affaire qui a pris une ampleur inédite et ternit l’image d’un des établissements scolaires catholiques les plus en vue de la capitale girondine. Un ancien enseignant de l’école primaire du groupe scolaire Saint-Genès, dans le centre-ville de Bordeaux (Gironde) est mis en cause pour des agressions sexuelles commises sur ses petits élèves. L’homme a été mis en examen pour des abus sur au moins vingt victimes, selon une information de Sud Ouest, confirmée par le parquet.
Ce sont des fillettes de CM2, de retour d’un voyage de classe sur le bassin d’Arcachon en 2023, qui avaient signalé les faits à un parent accompagnateur : l’enseignant, en poste à Saint-Genès depuis 2008, les aurait filmées sous la douche en passant son téléphone sous les portes des cabines individuelles. En juin 2023, l’enseignant est mis en examen pour « voyeurisme commis sur un mineur, agressions sexuelles imposées à un mineur de 15 ans et de détention de l’image d’un mineur présentant un caractère pornographique ». Il est placé en détention provisoire.
Les charges s’accumulent
L’enquête est confiée à un juge d’instruction qui au fur et à mesure de ses investigations découvrira de nouvelles victimes et de nouvelles atteintes sexuelles. Dès juillet 2023, l’enseignant est à nouveau mis en examen, cette fois pour viols aggravés sur cinq autres victimes. En décembre de la même année, nouvelles charges au dossier : le quinquagénaire est mis en examen pour « viols par personne abusant de l’autorité que lui confèrent ses fonctions sur cinq autres victimes et d’agression sexuelle sur mineure de 15 ans sur deux autres jeunes filles », détaille le parquet de Bordeaux.
Juin 2024 et de nouvelles victimes se font connaître : trois pour viols aggravés, cinq pour voyeurisme et deux pour agressions sexuelles aggravées. En tout, une vingtaine de victimes s’est fait connaître.
Un « jeu du goût »
Selon Sud Ouest, d’anciens élèves auraient rapporté avoir participé à un jeu du goût lors duquel l’enseignant leur aurait couvert les yeux et présenté ses parties intimes. Le choc avait été tel dans l’établissement scolaire que le directeur des deux écoles élémentaires de Saint-Genès avait mis fin à ses jours en juin 2023, après la mise en examen de son collaborateur. Selon Sud Ouest,
Dans une lettre à son entourage, le directeur d’école avait évoqué sa « responsabilité », regrettant de ne pas avoir été « plus vigilant », toujours selon Sud Ouest. À l’époque, le parquet avait cependant nuancé : « Aucun élément ne permet d’établir un quelconque lien entre le suicide du directeur et les faits reprochés à l’enseignant incarcéré. » L’enseignant mis en cause se trouve toujours en détention provisoire.