Les automobilistes devront prendre leur mal en patience ce lundi 19 mai sur le périphérique de Toulouse (Haute-Garonne). Estimant leur profession en danger, l’intersyndicale des taxis d’Occitanie appelle à une mobilisation régionale dans la Ville rose, puis en direction de Pau (Pyrénées-Atlantiques), ville du Premier ministre. Les professionnels veulent ainsi dénoncer le non-respect de la législation par les plates-formes de VTC et protester contre la nouvelle tarification du transport de malades décidée par l’assurance maladie. Ils se retrouveront lundi à 6 heures à l’aéroport de Toulouse-Blagnac avant de former un cortège vers 10 heures qui empruntera le périphérique toulousain pour rejoindre Pau.
Direction Pau !
« C’est symbolique de nous rendre dans la ville de François Bayrou car nous voulons interpeller les politiques sur l’avenir de notre profession, explique Stéphane Abeilhou, porte-parole de l’organisation syndicale des taxis 31 (OST31). Nous avons des doléances plus que légitimes que les gouvernements successifs n’ont pas entendues et la colère monte. Nous refusons d’être reçus par le préfet d’Occitanie ou le maire de Toulouse qui n’ont pas le pouvoir de faire changer les choses. »
Les artisans taxis d’Occitanie pointent « les abus des plates-formes comme Uber ou Bolt et l’absence de contrôle de l’État pour faire respecter la loi ». Une revendication qui intervient après une altercation le 12 mai entre un chauffeur de taxi et un VTC à l’aéroport de Toulouse. Voyant ce dernier aborder les clients devant l’aéroport, un chauffeur de taxi toulousain lui a intimé l’ordre de partir. Alors qu’il lui tournait le dos, le chauffeur de taxi aurait été agressé par le VTC, le conduisant à être opéré. « On n’a rien contre les chauffeurs de VTC dont certains sont très professionnels mais les plates-formes qui les emploient ne respectent pas la législation donc nous demandons aux autorités de faire le ménage », précise Stéphane Abeilhou.
Un risque de licenciements
Autre point de friction : la baisse du tarif de la Caisse nationale d’assurance maladie pour le transport conventionné des malades. La nouvelle convention entre la Sécurité sociale et les artisans taxis de Haute-Garonne doit être signée cet été pour une application au 1er octobre. Actuellement payé 1,67€ le kilomètre, le tarif passerait à 1,05€. Les professionnels de la route refusent ce tarif « qui ne prend pas en compte les spécificités du département et met en danger les chauffeurs salariés ». « En Haute-Garonne, nous avons une zone de montagne, un gros secteur rural et une grande métropole où il est difficile de circuler, souligne Stéphane Abeilhou. Avec le tarif actuel, nous n’entrons pas toujours dans nos frais alors s’il baisse encore… Les sociétés qui emploient des salariés, environ 30 % de la profession, seront contraintes de licencier. Nous n’acceptons pas que la sécurité sociale nous prenne comme responsables pour redresser ses comptes. »
Les moyens d’action seront variés le 19 mai pour se faire entendre : le syndicat des artisans taxis de la Haute-Garonne prévoit, par exemple, des opérations de filtrage des accès de certains hôpitaux et établissements hospitaliers toulousains. La Haute-Garonne comporte environ 800 taxis, qui seront rejoints par les professionnels de tous les départements de la région.