« Je refuse que mon petit-fils soit adopté alors que la loi Taquet existe et préconise le placement dans la famille, le maintien du lien familial quand c’est possible, martèle Jennifer Pailhé. On préconise de privilégier la famille mais la législation n’est pas appliquée dans les faits ». Cette Toulousaine âgée de 37 ans pointe les dysfonctionnements de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) de Haute-Garonne dans le suivi de son petit-fils de 4 ans, né en janvier 2021 de l’union entre sa fille Assia, âgée de 16 ans à l’époque, et de son petit ami proxénète.
Après avoir bataillé deux ans pour sortir sa fille des griffes de ce « lover-boy », cette mère courage a fondé en 2021 à Toulouse l’association Nos Ados Oubliés afin de sensibiliser les pouvoirs publics au fléau de la prostitution des mineurs qui touche 20 000 adolescentes en France. Malgré la condamnation du proxénète de sa fille Assia à douze ans de prison, cette dernière peine, depuis la naissance de son fils Kelvyn, à assumer son rôle de mère, victime du psycho-traumatisme de son passé de fugueuse et de prostituée.