« Une menace grave ». Le 8 avril dernier, le groupe américain Owens-Illinois a annoncé la suppression de 320 postes en France, soit 14 % de ses effectifs dans le pays. En cause, « le déclin du marché du vin, une surcapacité et une forte concurrence ».
Dans le Gard, la Verrerie du Languedoc à Vergèze, qui emploie 162 personnes et produit notamment les bouteilles de Perrier, va fermer en août prochain. Une décision qui risque de peser sur les activités des commerces, des artisans et des sous-traitants du secteur.
« La transparence et la démocratie doivent s’imposer »
Depuis un an, cette commune de 5.700 habitants, située à 20 kilomètres de Nîmes, vit au rythme du scandale des eaux de Nestlé, qui a mis en lumière l’utilisation de procédés non conformes pour purifier certaines eaux minérales.
Le 19 mai dernier, le sénateur PS de l’Oise Alexandre Ouizille, a présenté les conclusions de la commission d’enquête sur cette affaire. Le rapport pointe une « collusion » entre les services de l’Etat et Nestlé pour édulcorer un rapport sanitaire sur la qualité des forages.
Plusieurs ministres, hauts fonctionnaires et membres de l’Élysée sont mis en cause pour avoir couvert ou facilité le maintien des traitements interdits, malgré les risques sanitaires et la réglementation.
À la demande du groupe industriel, les mentions de contamination par des bactéries ou des pesticides ont été supprimées et des paragraphes favorables à Nestlé ont été ajoutés. Certains fonctionnaires ont même demandé à retirer leur signature de ces rapports modifiés.
Dans un communiqué, les élus communistes de la Région Occitanie dénoncent « l’attitude de ces grands groupes industriels, qui ont profité des aides publiques sans contreparties, tout en sacrifiant l’emploi et l’environnement au profit de leurs actionnaires ».
Fustigeant « la complaisance du gouvernement, qui a couvert ces dérives au fil des années », le groupe CRC réaffirme que « l’eau est un bien commun, et que la transparence et la démocratie doivent s’imposer ».
« Le gouvernement doit prendre ses responsabilités »
Face à cette situation, les élus communistes exigent la préservation intégrale de l’emploi sur le site de la Verrerie du Languedoc. Ils demandent à Nestlé de prendre ses responsabilités en intégrant la verrerie dans son projet industriel.
« Particulièrement vigilant quant aux conditions strictes aux aides publiques », le groupe CRC appellent à « soutenir la relance de la production en bouteille de verre, pour des raisons écologiques et d’emploi ».
Les élus communistes proposent également « un renforcement du pouvoir des salariés dans les choix stratégiques de leurs entreprises, avec un droit de préemption et une réforme des tribunaux de commerce ».
Plus largement, ils réclament que le gouvernement prenne ses responsabilités en mobilisant la Caisse des Dépôts, Bpifrance, et les organismes publics de recherche pour garantir un avenir industriel « durable et respectueux de l’humain et de l’environnement ».
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