La justice administrative devrait annoncer ce mercredi 28 mai 2025 – voire la semaine prochaine – si le chantier de l’autoroute Toulouse-Castres peut redémarrer ou si elle s’en tient pour l’instant à la décision du tribunal de Toulouse, qui a stoppé les travaux il y a trois mois.
En effet, le 27 février dernier, à la surprise générale, le tribunal administratif de Toulouse avait arrêté la construction de cette autoroute en gestation depuis 30 ans, invoquant l’absence de raison impérative d’intérêt public majeur (RIIPM), susceptible de justifier les atteintes commises contre l’environnement.
Un chantier de 53 km qui pourrait reprendre
La cour administrative d’appel doit dans un premier temps se prononcer sur un recours à court terme déposé par l’Etat, un sursis à exécution visant à redémarrer ce chantier de 53 km, mais elle devra rendre dans plusieurs mois une décision définitive sur l’avenir de cette infrastructure.
Une décision qui est très attendue par les opposants et les partisans de l’autoroute, dont la mise en service était initialement programmée pour fin 2025.
L’objectif est d’obtenir au plus vite la reprise des travaux », souligne le député du Tarn Jean Terlier, mettant en avant le coût selon lui exorbitant de l’immobilisation et la sécurisation du chantier.
Une décision prise comme « un mépris évident de la justice »
Le mercredi 21 mai 2025, devant la cour administrative d’appel, le rapporteur public – magistrat dont la vocation est d’éclairer la juridiction et dont les avis sont en général suivis – s’est dit favorable à une reprise du chantier estimant que l’importance des villes de Castres, Mazamet et Toulouse, justifiait « par nature qu’elles soient reliées par des infrastructures routières rapides ».
Si elle est entérinée, la reprise du chantier se fera progressivement, car il faut faire revenir dans le Tarn les engins de chantier, un millier d’ouvriers, et attendre « deux ou trois mois pour tourner à plein régime », assure Jean Terlier. Quant à la décision sur le fond de la cour, il ne l’imagine pas avant 2026.
À l’issue de cette audience du 21 mai, l’avocate du collectif écologiste La voix est libre (LVEL), Alice Terrasse, dénonçait alors une « violence institutionnelle ».
Pour elle, la proposition de loi de validation est « un mépris évident de la justice« . Elle déplorait effectivement « une tendance à ne plus forcément respecter les décisions de justice, à ne plus respecter les juges, à se dire qu’à partir du moment où on a décidé un projet, l’Etat décide de l’intérêt général et basta ».
Et d’insister sur le fait que « l’urgence, c’est de laisser la juridiction de fond faire son travail ».
Une nouvelle mobilisation s’organise pour lutter contre ce projet
Au vu de la situation, un collectif anti-A69 a donc appelé à une nouvelle mobilisation les 4, 5 et 6 juillet.
Nous ne les laisserons pas passer en force et recommencer. Nous ne les laisserons pas poursuivre jusqu’au bout leur politique de la destruction accomplie et arguer qu’un chantier ne peut plus être arrêté puisqu’il est déjà trop avancé », affirment-ils dans un communiqué, relayé par les Soulèvements de la terre sur la messagerie Telegram.
Depuis le début des travaux en mars 2023, les opposants à l’autoroute (autrement appelés les écureuils) ont occupé des arbres pour éviter leur abattage, tenté d’installer des ZAD (zones à défendre) sur le tracé, organisé des rassemblements qui ont rassemblé des milliers de personnes, dont certains ont été émaillés d’incidents violents avec les forces de l’ordre.
Autant d’actions qui risquent ainsi de reprendre.
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