Pendant longtemps trônait une véritable institution dans la rue de l’Industrie à Toulouse. Le Bouchon Lyonnais de Laurent Orsi avait alors reçu moult stars comme Yannick Noah, pour n’en citer qu’un, à ses tables. « Il y a 50 ans de vie ici. On récupère une âme, quelque chose qui a déjà vécu. En cuisine, ils travaillaient jusqu’à 8 ! Nous, on commencera à deux, mais ça donne envie ! », sourient Corentin Leblanc et Irène Inacio.Le couple, qui s’est formé au lycée hôtelier de Souillac et possède plusieurs années d’expérience, vient d’acheter les murs de l’ancien Bouchon Lyonnais. Il avait laissé place entretemps à trois autres adresses depuis 2017. Et si la dernière, le Bistrot de l’Industrie, n’a fait que quelques mois, Corentin Leblanc et Irène Inacio comptent bien refaire de ce lieu une adresse emblématique de Toulouse. À l’image de leurs aînés…
Un plat et un dessert signature en hommage aux grands-parents
Le nouveau restaurant, qui ouvrira le 26 mai 2025, se nommera Pépère. « Pépère, pour mon grand-père. Que je n’ai jamais connu, mais dont j’ai très longtemps entendu parler. Il avait un restaurant dans la Manche (Normandie) qui s’appelait le Pont Cochon, où les gens venaient de loin pour manger sa spécialité : une omelette au jambon fumé », raconte Corentin Leblanc. Fumé dans les conduits de la cheminée du resto !
« Alors, moi, je ne pourrai pas le faire ici, car il n’y a pas de cheminée, mais je veux créer, comme lui, un lieu de convivialité et de partage », sourit-il.
Comme chez son papy, le chef Corentin Leblanc aura, lui aussi, sa spécialité : l’épaule d’agneau confite. Un plat qu’il cuisine depuis longtemps. « Je la cuis à basse température toute la nuit dans son propre jus », dévoile-t-il. Autre spécialité, clin d’œil à sa grand-mère cette fois, le riz-au-lait. « Il sera toujours à la carte, mais on le twistera selon les produits de saisons. »
Une cuisine simple, créative et saisonnière
Ce sera un peu ça la cuisine de chez Pépère à compter de la fin du mois de mai. De la tradition, de la simplicité avec une touche de créativité et surtout, de la saisonnalité. À la table de Pépère, les plats seront concoctés à base de produits frais du marché et les plus locaux possible. La carte du midi changera tous les 15 jours et proposera deux entrées, trois plats (poisson, viande et végétarien), et deux desserts, pour 24 €.
Le soir, Pépère misera sur une carte de « grignotages ». Des « assiettes à la française à partager et une sélection de plus grosses pièces », précisent Irène et Corentin. Épaule d’agneau (évidemment) venue du Quercy ou des Pyrénées, côte de bœuf sélectionné, carré d’agneau, carré de porc et « plus tard, du poisson entier découpé en salle ». Entre autres.

Des vins d’artisans bios
Côté boissons, Corentin Leblanc a joué de son ultime formation en viticulture et œnologie, où il a appris le métier pendant deux ans dans un domaine bio de Béziers. « Je me suis rendu compte de tous les produits qu’on pouvait mettre dans les vins, c’est pour cette raison que j’ai souhaité que la carte soit à 99 % bio ». Quelques vins naturels compléteront la gamme et le dernier pourcent sera confié aux vins labellisés, non-bios, mais tout comme dans la pratique. « On ne veut pas travailler avec les grosses caves, on est allés rencontrer tous les artisans un par un », précise Corentin Leblanc.
Résultat ? Une carte des vins majoritairement venus du sud-ouest, dans la région s’étalant entre Cahors, Perpignan et Béziers. Un beau panel de ce qui pourra se faire et se déguster sur la future terrasse de Pépère et à l’intérieur du futur restaurant, encore en travaux.
Un héritage du Bouchon Lyonnais dans la déco
Il reste encore un petit mois au duo pour donner un coup de frais au site et glisser dans l’ancien Bouchon Lyonnais puis Bistrot de l’Industrie, leur propre personnalité. Ainsi, les photos des grands-parents de Corentin Leblanc participeront à la déco. « Celles de l’auberge Le Pont Cochon aussi », souligne-t-il.

Elles trouveront leur place aux côtés d’une grosse enseigne « Pépère », d’un peu de verdure et au milieu de la cinquantaine de couverts proposés. Le tout, sans omettre et en valorisant bien le puits de lumière, pièce maîtresse de la salle : une verrière. Héritage du Bouchon Lyonnais qui, on leur souhaite, leur portera chance…
PépèreOuverture le 26 mai 2025Du lundi au vendredi, tous les midis et soirs13-15 rue de l’Industrie à Toulouse