« Non à la loi Duplomb, non aux menaces ! » À l’unisson, Hadrien Clouet, Anne Stambach-Terrenoir et François Piquemal, les trois députés insoumis de Toulouse (représentant respectivement les 1re, 2e et 4e circonscription de la Haute-Garonne) s’offusquent d’une sortie récente de la présidente départementale de la FDSEA à leur encontre.
« Nous n’acceptons pas cette méthode », disent les députés
« Le syndicat agricole FDSEA apporte son soutien à la loi macroniste Duplomb et menace les parlementaires de la Haute-Garonne par voie de presse », écrivent ainsi les députés. « Nous n’acceptons pas cette méthode et appelons au débat démocratique ».
« On montera les paliers », indiquait Laure Serres
Alors que le président de la FNSEA a évoqué des actions du monde agricole le 26 mai, jour où l’examen de cette proposition de loi va débuter à l’Assemblée, Laure Serres, présidente de la FDSEA de la Haute-Garonne, a fustigé jeudi sur Actu Toulouse « l’attitude des députés » autour de cette loi censée « lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » et que le syndicat appelle de ses vœux.
Puis, elle a indiqué qu’avant de passer à l’action, la FDSEA s’était fendue « d’un courrier à tous nos députés dans le département pour les sensibiliser » aux enjeux de ladite loi : « On attend leurs réponses, ou leurs non-réponses, car on a la malchance d’avoir que des opposants à la loi Duplomb-Ménonville sur notre territoire », soupirait-elle face à des élus « embrigadés par des idées d’un autre monde ».
Promettant « autant de considération aux députés que celle qu’ils nous portent », la présidente de la FDSEA concluait : « En fonction de leur mutisme ou de leur façon de réagir, on montera les paliers ».
Sur les prochaines étapes, on se mettra beaucoup moins d’interdits que ceux qu’on s’est imposés jusqu’à présent.
Pourquoi les insoumis sont opposés à la loi Duplomb
Des « menaces » implicites qui n’étaient donc pas du goût de ces trois députés, rappelant au passage leur position vis-à-vis de ce texte : « Les insoumis s’opposent à la loi Duplomb, car elle détruit la biodiversité (réintroduction d’insecticides tueurs d’abeilles et d’apiculteurs), la ressource en eau (plus de méga-bassines, moins de protection des zones humides), l’agriculture paysanne (extension des élevages industriels) et la santé des agriculteurs (encouragement aux pesticides dangereux).
Cette loi entretient donc un modèle délétère pour l’activité agricole.
Plutôt que de se doter d’une telle loi qu’ils abhorrent, les députés LFI appellent à « fixer des prix rémunérateurs », mais aussi à « sortir des traités de libre-échange » et à « effacer la dette paysanne ».
« La Confédération paysanne a progressé dans le pays »
Ça ne surprendra personne : ni la FNSEA ni la Coordination rurale ne sont la tasse de thé des insoumis, qui planchent davantage du côté de la Confédération Paysanne.
« Les agriculteurs sont partagés politiquement », fait d’ailleurs valoir Hadrien Clouet, qui note que « la Confédération paysanne a progressé dans le pays et gagné des chambres (l’Ardèche et la Guyane, NDLR) », même si c’est surtout la Coordination rurale qui a fait une percée historique en France, et si ce sont les Ultras de l’A64 chers à Jérôme Bayle qui ont raflé la mise en Haute-Garonne.
Une partie du monde paysan n’est pas d’accord avec cette proposition de loi. On travaille avec eux et on est leur portevoix.
Si la proposition de loi a de grandes chances de passer au Palais Bourbon, le député LFI de la 1re circonscription estime que certains de ses confrères pourraient encore changer d’avis : « Ce texte est soutenu par la Macronie et l’extrême droite, mais dans la Macronie, certains députés sont gênés et d’autres ont déjà la main qui tremble à l’idée de le voter… »