« Je vis l’enfer », soupire-t-elle. « Terrorisée » à la seule idée de pousser la porte de son logement, Florence est au bout du rouleau. « Mon appartement est infesté de rats », se lamente cette habitante d’une résidence quasi neuve du nord de Toulouse. Deux semaines après avoir alerté son bailleur, elle regrette qu’il « n’ait rien fait » pour y remédier. Et elle n’est pas la seule. Reportage.
« La première locataire » d’un appartement neuf
Construit il y a moins de deux ans dans le quartier Croix-Daurade, l’immeuble du 68 rue Edmond Rostand a pourtant fière allure. « J’habite cet appartement avec terrasse depuis octobre 2023, j’étais la première locataire », raconte Florence, une assistante de vie de 55 ans, qui vit au premier étage de la résidence.
Je m’en suis rendue compte le mardi 6 mai : au début, je n’en ai vu qu’un, puis dès le lendemain, j’ai vu trois gros rats de couleur noire dans mon appartement. J’ai alerté mon bailleur social dans la foulée, mais depuis, il n’a rien fait, malgré mes relances.
S’il est difficile d’en avoir la certitude, Florence « suppose » que les rongeurs sont entrés dans son appartement « par la VMC » de l’immeuble, dont il émane par ailleurs, dit-elle, régulièrement une « odeur nauséabonde ». Croisée devant la résidence, une de ses voisines confirme avoir, elle aussi, vu un rat chez elle, il y a quelques semaines déjà.

Le bailleur fait nettoyer le local poubelles, mais pas dératiser
Le bailleur traîne-t-il à réagir sur une telle problématique, alors que tous les experts s’accordent à dire qu’il faut vite dératiser une résidence infestée ? Une semaine après l’alerte de Florence, une équipe a bien été envoyée sur place pour « nettoyer le local poubelles », mais ils n’ont pas dératisé. « Ils ne sont même pas entrés chez moi, alors que je suis à jour de mes loyers », s’étonne cette locataire, quittances à l’appui.
Florence a elle-même contacté une société de dératisation, mais il lui en coûterait « 210 euros minimum le passage », sachant que, selon les sociétés spécialisées, deux à trois sont souvent nécessaires pour éradiquer le problème… Et surtout : à quoi bon dératiser son seul appartement, alors que c’est légalement au propriétaire de l’immeuble de le prendre en charge ?
« Une intervention est bien programmée », assure Promologis
D’après nos informations, une autre locataire de la résidence aurait contacté le bailleur social quelques jours avant Florence, pour les mêmes faits. Contacté, Promologis indique avoir pris la demande au sérieux : « Nous souhaitons rassurer les locataires de cette résidence : une intervention est bien programmée », annonce-t-il à Actu Toulouse.
Une société spécialisée en dératisation interviendra très prochainement dans les parties communes. Elle ira également à la rencontre des locataires qui en feraient la demande, afin d’identifier les solutions adaptées au cas par cas.
Le bailleur social ajoute : « Nous invitons donc les locataires concernés à nous solliciter, afin que nous puissions organiser cette visite dans leur logement ». Puis il conclut : « Notre priorité reste d’assurer un cadre de vie sain et agréable à l’ensemble des résidents » dans cet immeuble qui semble pourtant dernier cri.
« Peur qu’ils se soient introduits dans le frigo »
En attendant, Florence prend son mal en patience, la boule au ventre. « Dès que j’ouvre la porte, j’entends des griffures au sol, et les rats qui se mettent à courir ». Rongée par la peur, elle est en « totale panique » à la seule idée de partager son logis avec de tels intrus, alors elle couvre le sol de javel et elle évite de passer du temps dans son séjour, ayant déjà vu les bestioles « sortir de dessous le frigo ».
Je ne peux plus cuisiner, alors que c’est ma passion. Mais dès que je commence à le faire, j’ai l’impression d’entendre les rats claquer des dents.
« J’ai passé mon week-end à manger du pain de mie avec du beurre », confie-t-elle à Actu Toulouse ce lundi 19 mai, « j’ai le frigo plein, mais j’ai peur que des rats s’y soient introduits ». Lors de notre passage sur place, il y avait en effet des crottes de rongeurs sous le réfrigérateur. Se sont-ils enfuis de l’appartement depuis ?

« J’ai passé la nuit sur une chaise, la lumière allumée »
« Je ne dors plus », s’épanche, en pleurs, cette assistante de vie. « J’ai passé le week-end entre ma chambre et la salle de bains ».
Par peur que les rats entrent dans ma chambre, j’ai passé la nuit sur une chaise, la lumière allumée. Jamais de ma vie, je n’avais fait ça.
Le seul bonheur du quotidien de cette quinquagénaire, actuellement ? Aller travailler, pour « quitter cet appartement » où elle se sent désormais « totalement angoissée ».