Voilà un talent toulousain qui agit pour les autres ! Une thérapeute, dont le cabinet se situe à Lévignac (31) , a participé à l’invention d’un violentomètre autistique. Une personne autiste a une espérance de vie réduite en moyenne de seize ans en raison de pathologies liées au stress chronique.
Une thérapeute, dont le cabinet se situe à Lévignac, au nord-ouest de Toulouse, a participé à l’invention d’un violentomètre autistique. Il s’inspire du violentomètre imaginé pour lutter contre les violences faites aux femmes. À destination de tous, cette simple page format A4, aide à savoir comment se comporter avec une personne autiste – souffrant d’un trouble du neurodéveloppement- sans la mettre en danger.
4 000 témoignages issus du monde francophone
Le violentomètre autistique se base sur près de 4 000 témoignages recueillis auprès d’autistes et de proches d’autistes français, belges, suisses et canadiens. Il se divise en trois parties, chacune liste des situations relationnelles qui s’applique aussi bien à la famille, aux amis, ou aux collègues de travail : vert c’est quand l’autiste se sent soutenu sainement par son entourage, jaune c’est quand il doit se protéger et rouge c’est quand il doit demander de l’aide.
Le violentomètre explique comment se comporter envers une personne autiste
Florence Demourant est porte-parole de la cinquantaine de professionnels qui ont contribué à la création de ce tableau, thérapeute à Lévignac près de Toulouse, elle précise : « Le violentomètre donne des exemples de dynamiques, de schémas, de façons de s’exprimer qui sont non-violentes. Jaune, ça dit attention, c’est pas top top, il faut changer quelque chose. Et rouge ça dit non, c’est catastrophique. Il faut d’urgence arrêter ce comportement, et pour la personne concernée, surtout alerter sur ce comportement. » Florence Demourant indique que : « L’idée c’est que chacun face à ce miroir, puisse se dire effectivement, j’ai pas eu la volonté d’être violent, évidemment que j’avais de bonnes intentions, mais j’ai mal fait à la fois que ça déresponsabilise, pas qu’on regarde ce que j’ai mal fait sans. Sans non plus le dramatiser ou ou blâmer ou accuser. Mais surtout qu’on se dise comment je peux faire pour être dans le vert.«
Florence Demourant témoigne d’un comportement violent au sein d’un couple qu’elle reçoit en consultation : « Comme exemple concret, il y a ce monsieur que je suis en cabinet et je ne sais plus à quelle occasion sa compagne voit sur un réseau social une vidéo d’une femme qui explique être autiste et qui voyage énormément en avion. Et ce monsieur ne peut pas voyager en avion, c’est trop d’angoisse, trop de changement. Et donc sa compagne lui dit tu vois, elle, elle peut, toi tu peux pas, tu pourrais juste faire un effort. Donc ce monsieur, il a culpabilisé, il y a repensé, il a été très malheureux, il s’est remis en question, enfin vraiment, il l’a très mal vécu. Et quand on a échangé tous les trois, la compagne a de suite pris conscience que c’était extrêmement violent. »
Une espérance de vie réduite de 16 ans
Selon cette thérapeute, qui se base sur une étude suédoise menée en 2014, l’espérance de vie d’une personne autiste est réduite de seize ans, en raison de suicide et de pathologies liées au stress chronique. Il est difficile de connaitre le nombre de personnes autistes en France, selon Autisme France, partout dans le monde, une personne sur 100 au moins est autiste, et 90% des adultes ne sont pas diagnostiqués.
Le souhait des inventeurs de ce violentomètre autistique est de le voir afficher dans le plus grand nombre de lieux possibles : toilettes des écoles, tableaux d’affichage de entreprises, commissariats de police, le lien est accessible sur www.auto-therapie.fr
https://www.francebleu.fr/occitanie/haute-garonne-31/toulouse-31555