La MJC Roguet, à Toulouse, propose de nombreuses activités aux jeunes du quartier Saint-Cyprien depuis plus de 60 ans. Mais le centre doit faire face à une baisse des dotations des collectivités locales. Ce qui inquiète ses membres.
La maison des jeunes et de la culture (MJC) Roguet, située dans le quartier Saint-Cyprien à Toulouse, permet notamment aux jeunes enfants ou adolescents de pratiquer le théâtre, la danse, le cirque, le yoga, mais aussi de partir en voyage. Au total, l’établissement compte plus de 1.500 adhérents qui peuvent venir à la MJC tout au long de l’année scolaire, hors vacances.
Jusqu’à 22 h, des jeunes viennent ici pour passer du temps ensemble, participer à des activités. « C’est un peu ma deuxième maison, sourit Alice, 16 ans. Je viens aussi faire du théâtre ici », précise celle qui fréquente le lieu depuis une dizaine d’années. « C’est vrai que depuis quelques temps, voit plein d’affiches dans la MJC. On nous a parlé aussi du fait que peut-être l’activité théâtre allait s’arrêter l’année prochaine parce qu’il n’y a pas assez de financements. Moi, j’ai peur à long terme que la MJC ferme : c’est ce serait franchement triste. »
Une forte baisse des subventions
Depuis plus de 60 ans, la MJC accueille les jeunes du quartier Saint-Cyprien. Mais en cette année 2025, le centre doit faire face à une baisse des subventions de la part du Conseil départemental de la Haute-Garonne. Une diminution dans le cadre des coupes budgétaires imposées par le gouvernement aux collectivités locales.
« Concernant le conseil départemental, on passe d’une subvention de 150.000 euros à un montant de 67 .000 euros », précise Bertrand Boillot, directeur de la MJC Roguet.« Et le complément qui nous était versé par la mairie de Toulouse passe de 20.000 à 12.000 euros, donc une baisse de 40%. A ces montants-là se rajoutent d’autres baisses de financements publics qui sont plutôt sur des projets, sur des actions. Par exemple, courant 2024, nous avons été obligés d’anticiper avec des non-renouvellement de contrats pour des animateurs jeunesse. Or, sans animateur jeunesse, il y a un certain nombre de projets qui ne peuvent plus exister. Et quand les projets n’existent plus, il y a des financeurs complémentaires qui nous disent qu’ils seront obligés eux aussi de diminuer leurs dotations. Donc il y a un effet domino qui fait que l’ensemble des financements publics sont en baisse. »
Des déficits de 40.000 euros pendant deux ans
Au total, 40 salariés travaillent à la MJC Roguet. Clémentine Dupuis est l’une d’entre eux. Elle constate, impuissante, les effets des coupes budgétaires. « Les salariés qui partent ne sont pas remplacés. Du coup, on se retrouve en équipe réduite à se répartir des missions, annuler des projets, faire des choses moins bien », regrette Clémentine, arrivé il y a quatre ans. Mathilde, elle, est en service civique depuis novembre dernier. Elle s’inquiète pour son avenir : « l’année prochaine, je pars en études en arts du spectacle, en organisation événementielle. Mais comment je vais pouvoir m’orienter vers un milieu qui est en train de s’effondrer ? »
Le directeur de la MJC Roguet, Bertrand Boillot, tente de rassurer les troupes. L’établissement se donne deux ans pour trouver des solutions : « on va assumer des déficits pendant ces deux exercices comptables. Des déficits d’environ 40.000 euros. En espérant que dans l’intervalle, le dialogue et les discussions avec les collectivités vont pouvoir se poursuivre. » De son côté, le Conseil départemental a déjà fait un geste : il va prendre en charge les frais de chauffage, ce qui correspond à environ 14.000 euros par an.
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