Dans le quartier Saint-Simon, au sud de Toulouse, on s’inquiète de la pollution provoquée par l’incinérateur du Mirail, situé à quelques kilomètres de là. Des œufs ont notamment été analysés pour contrôler leur taux de polluants.
Une récente étude menée par l’ARS Occitanie révèle la présence de 35 molécules polluantes dans les oeufs issus de poulaillers particuliers situés dans un rayon de 3 km de l’incinérateur du Mirail.
« Tout doit être impacté »
La place des Tibaous, quartier Saint Simon, est dans ce périmètre de moins de trois kilomètres de l’incinérateur. Certains habitants sont inquiets de la pollution provoquée par le site. « Avec les retombées de cet incinérateur là, tout doit être impacté », s’inquiète Yann, qui vit ici depuis 30 ans. Derrière sa fenêtre, il voit très bien l’incinérateur du Mirail. Des travaux doivent être effectués d’ici 2032 et les associations demandent un déplacement de l’incinérateur. « À force de repousser la ville et de la faire agrandir, forcément, les incinérateurs, on va pas pouvoir les repousser sans cesse. Après, si on peut le réhabiliter d’ailleurs, et faire quelque chose de correct, pourquoi pas ? Mais pour aller le mettre où après ? », s’interroge Yann.
Jennifer, autre habitante du quartier, a son avis sur la question : « déjà, moins proche de la population parce que c’est vrai que ça fait polémique. Donc il faudrait le déplacer complètement et le mettre vraiment ailleurs, loin de la population, des enfants et personnes âgées surtout, c’est très important. » Bien avant l’analyse de l’Agence régionale de santé, en 2023, l’association Saint-Simon Environnement avait déjà fait analyser des œufs. « Les analyses qui nous sont revenues ont indiqué qu’on avait des taux de dioxine qui n’étaient pas admissibles pour la commercialisation », fait savoir Michel Herbach, président de l’association Saint-Simon Environnement. « Ces dioxines et PCB sont surtout transmis dans la chaîne alimentaire par les matières grasses, où ils se stockent. Dans les légumes, on a quand même des teneurs en matières grasses qui sont tellement faibles que le phénomène d’accumulation, on le risquera moins qu’avec des produits animaux », complète l’habitant du quartier.
Demande d’une étude épidémiologique
Mais aujourd’hui, après l’analyse de l’ARS qui affirme que les œufs sont consommables, Michel Herbach demande plus de clarté : « on attend de voir réellement quels sont les chiffres sortis, parce que pour l’instant, tout ce qu’on voit, c’est des points verts pour nous dire qu’au niveau des différentes familles, on est en-dessous de la norme et quelques points rouges dans lesquels la norme est dépassée. On aimerait bien quand même essayer d’avoir les chiffres pour voir si on dépasse et si on est en-dessous de beaucoup ou de pas beaucoup. »
À côté de lui, Serge Escartin, animateur du Collectif de défense et de solidarité du quartier de Saint-Simon, souhaite aller plus loin que l’analyse des œufs : « On a demandé officiellement à avoir une étude épidémiologique qui soit menée sur les problématiques potentielles sur les voies respiratoires, parce qu’on sait qu’il y a beaucoup de particules émises par l’incinérateur. Donc, ce qu’on aurait souhaité, c’est que soit organisé une réunion dédiée avec des médecins, des épidémiologistes qui puissent nous rassurer sur le fait que l’incinérateur, il n’a pas d’effet sur la santé des gens. »
Concernant les oeufs, pour éviter les risques de pollution, l’ARS Occitanie recommande de nourrir les poules dans une mangeoire ou encore de nettoyer régulièrement le poulailler.
https://www.francebleu.fr/occitanie/haute-garonne-31/toulouse-31555