Une douzaine de familles avec des enfants se retrouvent à la rue à Toulouse après la fermeture d’un centre d’hébergement d’urgence quartier Patte d’oie. Plusieurs ont manifesté ce mercredi 21 mai 2025 pour demander des solutions.
Des dizaines de familles sont en attente d’un hébergement d’urgence à Toulouse en ce moment, environ 90 estiment les associations. Si elles ne sont pas logées provisoirement par des proches, elles dorment dehors. Parmi elles, une douzaine de familles hébergées cet hiver au centre de la Colline, quartier Patte d’oie, mais le bâtiment a été vidé il y a un mois.
L’association DAL, droit au logement et Utopia 56 ont appelé à manifester devant le centre ce mercredi 21 mai 2025. Une cinquantaine de personnes s’est réunie, a monté des tentes devant l’entrée. Vivre sous une toile est maintenant le quotidien de cet homme qui préfère rester anonyme, « je suis avec ma femme et mon enfant a deux ans, on a passé l’hiver sous une tente », explique-t-il.
Retour à la rue
Sa famille a pu quitter la rue, dormir au centre de la Colline, « on a cru que toutes les portes étaient ouvertes », mais ça n’a duré qu’un temps, « retour à la case départ », déplore-t-il, quand le centre a fermé ses portes à la mi-avril. « Je ne sais pas quoi vous dire, sauf que c’est vraiment difficile, ça fait vraiment mal au cœur de voir votre fils la nuit sous une tente. »
Sur un drap, les manifestants écrivent à la bombe « logement = dignité », « pour moi, voir mon fils et ma femme sous un toit, c’est reprendre ma dignité », commente le père de famille.
« J’ai un Bac+5… »
Il est arrivé d’Algérie il y a presque un an. « J’ai un Bac+5… Nous ne voulons pas profiter du système, on est venu pour travailler, pour étudier. Ma femme voulait refaire ses études à l’école d’aide-soignante, mais ils lui ont dit qu’il fallait une carte de séjour… En étant à la rue, on ne peut pas penser à ça, dès le réveil, je pense à l’endroit où je vais dormir, ce que je vais apporter à manger à mon fils, c’est de la survie. »
Tous les jours, ils appellent le 115, le numéro d’urgence pour les personnes sans abris, mais sans succès. Le 115 est saturé. Aucune solution d’hébergement n’est trouvée pour plus de 90% des personnes qui appellent.
Selon les manifestants, le centre a été fermé pour y faire des travaux. La préfecture n’a pas répondu à nos demandes d’interview.
https://www.francebleu.fr/occitanie/haute-garonne-31/toulouse-31555