A quinze jours du Tour de France, avec le début de l’été, la Route d’Occitanie traverse la région pendant quatre jours. Si l’impact économique de la course cycliste est difficile à quantifier précisément, il n’est pas négligeable pour les villes-étapes.
La Route d’Occitanie 2025 se poursuit ce vendredi 20 juin avec l’étape-reine dans les Pyrénées, entre Pujaudran (Gers) et Luz-Ardiden. Le grand départ de cette 48e édition a été donné deux jours plus tôt à Saint-Affrique (Aveyron), et la deuxième étape s’est terminée dans le Tarn, berceau de la course, à Carmaux.
Mais quelles sont vraiment les retombées économiques pour les collectivités locales qui figurent sur le parcours de l’épreuve ? Premier effet visible tout de suite : l’animation d’une ville. Comme jeudi 19 juin, à Carmaux. Une petite foule s’est formée dans l’après-midi près de la ligne d’arrivée. Alors que d’habitude « c’est plutôt mort« , selon Nicole, une Carmausine : « C’est endormi. Avec la chaleur, les gens ne sortent pas. L’après-midi, on reste chez nous, à l’ombre. Mais là, je suis sortie pour voir les vélos ! Quand il se passe quelque chose, il faut en profiter. Ca met de l’animation, c’est super« .
Maguy, elle, n’est que de passage. Elle vit à la Réunion, elle est venu voir son père qui vit à Carmaux. Cette Route d’Occitanie, c’est une belle surprise : « C’est génial ! C’est la première fois que je vois des coureurs cyclistes passer devant mes yeux. C’est une belle ambiance, ça met de la vie et puis ça nous fait sourire« .
560 suiveurs, avec repas et nuits d’hôtels
Ca fait sourire aussi les gérants de bars et de cafés, mais à condition d’être bien placés sur le parcours. Et puis il y a l’hébergement : le matin, l’étape est partie de Gignac (Hérault). Jean Pigache est hôtelier, il a rempli ses 17 chambres avec les membres de l’organisation : « Quand ils viennent dans le secteur, ils me réservent l’hôtel suffisamment de temps à l’avance. Ça fait quatre ou cinq ans que je travaille avec eux. (…) Et j’ai l’impression que la course prend de plus en plus d’ampleur. Ca me réjouit pour eux, j’ai l’impression que c’est un événement quand même relativement important« .
Avec près d’un million d’euros de budget, la course paie l’hébergement des bénévoles et des équipes. Il y a aussi d’autres suiveurs comme la presse ou les sponsors qui s’organisent de leur côté. Tout ça, ça fait du monde ! Le président de la Route d’Occitanie, Pierre Caubin, a fait les comptes : « Nous sommes 560 personnes à nous déplacer tous les jours« . Sachant qu’il y a environ 200 bénévoles, et 133 coureurs cette année dans le peloton.
Difficile de chiffrer précisément les retombées économiques. Dans le Gers, la commune de Gimont a cependant fait une étude d’impact après le passage en 2023 (départ de la 2e étape). Elle estime avoir multiplié par quatre son investissement, sachant qu’un départ coûte 25.000 euros à une collectivité locale.
Impact le jour J, et puis sur le tourisme plus tard
Pour André Fabre, conseiller départemental du Tarn, élu du secteur de Carmaux et habitué de l’épreuve, l’impact se fait en deux temps, grâce notamment à la retransmission télé : « Il y a les gens qui sont sur place, le jour J, et puis il y a ceux qui regardent à la télé, et qui arrivent quelques semaines plus tard« .
Cet impact sur le tourisme, c’est aussi le calcul que fait l’Aveyron. Saint-Affrique et le pays de Roquefort sont déjà candidats pour les années futures. Pour 2026, trois collectivités locales se sont aussi positionnées, et veulent être sur le parcours. Elles se situent plutôt côté Méditerranée. Candidate aussi : une ville de Haute-Garonne, au sud de Toulouse.
https://www.francebleu.fr/occitanie/haute-garonne-31/toulouse-31555