La cellule de dialogue scientifique entre experts et professionnels agricoles d’Occitanie s’est réunie pour la deuxième fois lundi 22 décembre à Toulouse. Malgré de nouveaux cas détectés et la poursuite des blocages, le protocole sanitaire reste maintenu en l’état.
La cellule de dialogue scientifique entre experts et professionnels agricoles d’Occitanie, installée la semaine dernière par la ministre de l’Agriculture, s’est réunie pour la deuxième fois lundi 22 décembre en préfecture à Toulouse. Après de nouveaux échanges, il a été décidé de maintenir le protocole sanitaire en l’état et ce, malgré les demandes des manifestants et alors que les blocages se poursuivent. De nouveaux cas peuvent encore apparaitre, comme lundi à Juzet-d’Izaut, au pied des Pyrénées. Vincent Labarthe, vice-président de la Région Occitanie en charge de l’Agriculture, mais aussi éleveur, était l’invité d’ICI Occitanie ce mardi.
ICI Occitanie : Vous avez participé à cette deuxième réunion lundi. Un deuxième cas avéré est apparu un peu plus tôt en Haute-Garonne, à Juzet. Cela ne fait pas bouger les lignes, on ne touche donc pas au protocole sanitaire du gouvernement ?
Ça a été tout le fruit du travail que nous avons mené. La science est têtue, mais visiblement le virus est encore plus têtu. Donc, le protocole ne peut pas être bougé si on veut en tout cas remplir l’objectif de l’éradication.
On ne stoppe donc pas l’abattage total dès la première bête malade dans un cheptel comme demandé par les manifestants, alors que les cas se multiplient ?
Dès lors qu’on n’a pas pu trouver de consensus, la démonstration est faite que c’est le meilleur protocole qui puisse exister. On ne bouge pas pour le moment.
Vous n’êtes pas scientifique, mais vous, ça ne vous interpelle pas ?
Si, bien sûr, ça m’a interpellé. Nous étions là plutôt pour la représentation territoriale et ce qui se passe dans la vraie vie. Mais il ne faut pas perdre de vue non plus que nous avons aussi une réalité en face : une maladie très contagieuse et sur laquelle il faut être particulièrement vigilant. Les scientifiques, en tout cas, arrivent à ses conclusions.
Parce qu’on le voit, la vaccination se poursuit parallèlement, mais le vaccin met trois semaines à faire effet, donc les cas continuent d’apparaître.
Oui, tout à fait, trois semaines et même 28 jours parfois. Les cas vont continuer d’apparaître. Toute la difficulté est aussi de faire comprendre la stratégie qui repose sur quatre piliers. Le premier, c’est la vaccination. Le deuxième, c’est forcément la limitation et le contrôle des mouvements. Un véritable enjeu stratégique, surtout entre les zones aujourd’hui vaccinées et les autres. Et puis il y a bien sûr dans ces quatre piliers, l’abattage total qui reste encore, d’après les scientifiques, une valeur certaine.
Où est la sortie de crise selon vous en tant que vice-président de la Région, mais aussi éleveur dans le Lot ?
Alors déjà, je voudrais dire aux agriculteurs que je les comprends complètement. Dans mon cas personnel, c’est très révélateur puisque je devais faire un abattage total. Notre vétérinaire y était favorable et le vétérinaire du département a préféré qu’on fasse un abattage partiel. Malheureusement, on a fait un abattage partiel et trois ans après, il a fallu faire un abattage total. Ce qui est clair, c’est qu’il faut aussi qu’on ait la stratégie qui réponde au mieux à l’éradication de cette maladie-là.
Mais la sortie de crise, elle va venir comment ?
La colère, je l’entends, je la comprends. Il y a encore des travaux qui vont se poursuivre. Notre idée hier (lundi, NDLR) était vraiment de pouvoir trouver une solution pour qu’une fois les troupeaux vaccinés, on n’ait plus à les abattre. On n’en est pas encore là malheureusement. Il y a encore des travaux qui vont être menés. Cela va être relativement long, ce qui risque de nous amener à quelques contradictions sur le terrain.
À la veille du réveillon de Noël, est-ce que comme Carole Delga, votre présidente, vous appelez à la levée des blocages ?
Ecoutez la période de Noël, elle est aussi profitable à la société et aussi profitable à chacune des familles. Moi, je comprends complètement les agriculteurs. Mais clairement, on ne pourra pas continuer non plus à entraver la vie de nos concitoyens. J’espère que les blocages pourront être levés et que les discussions pourront se poursuivre. Mais encore une fois, il faut aussi se mettre d’accord sur l’objectif qu’on suit. Je voudrais m’adresser aux éleveurs qui considèrent qu’il vaut mieux laisser courir la maladie. Je pense sincèrement en tant qu’éleveur ce serait le pire de tout pour le troupeau occitan et ça nous mettrait au contraire quasiment en quarantaine par rapport à d’autres régions françaises et européennes.
https://www.francebleu.fr/occitanie/haute-garonne-31/toulouse-31555























