comment Sylvie a fait face aux effets de la nouvelle formule du Levothyrox

Après des années de combat, le laboratoire Merck et l’agence nationale de sécurité du médicament sont mis en examen pour « tromperie aggravée ». Un soulagement pour toutes les victimes de la nouvelle formule du Levothyrox comme Sylvie Chéreau, habitante de Haute-Garonne, qui a vu sa vie et sa santé bouleversées après avoir pris ce médicament.

Sylvie Chéreau attend ce moment depuis 2017. « La chambre de l’instruction valide mercredi 7 mai 2025 la mise en examen des laboratoires Merck et de l’ANSM, l’agence nationale de sécurité du médicament », lit-elle à haute voix en découvrant un article de presse sur internet. Une grande victoire pour des milliers de malades qui souffrent depuis 2017 de la nouvelle formule du Levothyrox.

Au lendemain de cette décision de la Cour d’appel d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), cette habitante de Saint-Gaudens, en Haute-Garonne, près de Toulouse, ressent un grand soulagement : « Merck a perdu et nous, on a gagné, se réjouit Sylvie. Même si, je ne sais pas demain ce que ça va devenir, ils ont fait appel, ils vont aller en cassation. Et ce qui est normal, c’est dans leurs droits. Ils sont pour l’instant encore présumés innocents. Mais pour l’instant, hier, Merck a perdu. »

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Depuis l’ablation de sa thyroïde en 2003, Sylvie prend du Levothyrox. Lorsque la formule change en 2017, sa vie bascule. Crampes, maux de tête, confusion, peau desséchée. Les symptômes ne cessent que lorsqu’elle décide d’arrêter le traitement.

Je peux de nouveau conduire, je peux marcher, je peux monter des escaliers. Je commence à reconnecter au niveau cérébral. Je sens que je peux de nouveau réfléchir, parler, écouter une conversation jusqu’au bout

Sylvie Chéreau, victime du Levothyrox nouvelle formule

Elle multiplie alors les analyses et les expertises pour prouver sa souffrance. Plusieurs années après, elle est encore bouleversée à la lecture des témoignages écrits par ses enfants. « Je ne l’ai pas reconnue, elle s’isolait, ne faisait plus rien. Plus de plaisir de nous recevoir, de nous revoir. Ce n’était pas ce que je connaissais de ma maman. »  

C’est aussi pour eux que Sylvie Chéreau n’a rien lâché.

Nous, on souffre. Mais j’ai fait souffrir mes enfants. Mon mari, c’est pareil, il a écrit… Je croyais qu’elle avait des crises de démences. Mais dans les attestations, comment on peut faire subir ça aux gens ?

Sylvie Chéreau, victime du Levothyrox, nouvelle formule

Aucune date de procès n’est encore fixée. Mais pour toutes les victimes, cette mise en examen est déjà une victoire.

(Propos recueillis par Karine Pellat)