POLITIQUE – Une dizaine de militants du mouvement d’extrême droite Action française ont fait irruption ce jeudi 25 mars à Toulouse au Conseil régional d’Occitanie, où se tenait une assemblée plénière, laissant derrière eux une banderole attaquant “les islamo-gauchistes”, a dénoncé la présidente PS Carole Delga.
Ils ont “tenté d’entrer par la force dans l’hémicycle pour interrompre le processus délibératif”, selon la Région. Vous pouvez voir les images de cette tentative d’intrusion dans la vidéo en tête d’article.
“Je condamne fermement cette action violente de la part de ces militants d’extrême droite. Les séances du Conseil régional sont un temps démocratique important”, a indiqué Carole Delga dans un communiqué, précisant qu’elle allait porter plainte.
“La violence et les agressions n’y ont pas leur place”, a-t-elle insisté. “Face à l’extrême droite, je le répète: je ne lâcherai rien et ne cèderai à aucune pression, d’où qu’elle vienne”, a-t-elle affirmé.
Selon la Région, le service de sécurité a réagi “très rapidement, avec calme et sang-froid”, pour empêcher cette intrusion de plusieurs personnes se réclamant de l’Action Française.
“Aucun agent ou élu régional n’a été blessé durant cet incident qui a duré quelques minutes. La police nationale a été dépêchée sur les lieux pour arrêter ces individus”, selon la Région.
“Le vrai visage de l’extrême droite”, dénonce Macron
Emmanuel Macron a condamné l’irruption de ces militants, qui montre selon lui “le vrai visage de l’extrême droite” et sa “volonté de bâillonner la démocratie et de diviser les Français”.
Plusieurs responsables de LFI et d’EELV y ont vu au contraire le résultat des thèmes développés récemment par l’exécutif.
“Que cette intrusion violente puisse déciller les yeux des pyromanes Darmanin et consorts: vous nourrissez la violence et fracturez le pays”, a tweeté le patron d’EELV Julien Bayou, qui plusieurs heures plus tôt pestait contre la polémique sur la mosquée de Strasbourg opposant son parti au gouvernement.
“Signé Macron, Darmanin, Schiappa, Olivier Faure et autres chasseurs d’islamogauchistes et ‘d’ambigus’”, a aussi dénoncé l’Insoumis Jean-Luc Mélenchon, régulièrement aux prises avec l’exécutif sur les thèmes de la laïcité et de la République.
Le président ex-LR de la région Hauts-de-France et candidat à l’Elysée, Xavier Bertrand, a estimé que “c’est à la démocratie que ces militants d’extrême-droite s’attaquent”. “Dans notre République, l’opposition s’exprime par le débat d’idées, jamais par la violence”, a-t-il ajouté.
Le maire LR de Toulouse Jean-Luc Moudenc a condamné “fermement” sur Twitter cette intrusion “inadmissible” et “les agissements de ces extrémistes”.
Les militants ont laissé dans les locaux de la Région une banderole avec le nom “Actionfrançaise.net”, photographiée par plusieurs conseillers régionaux, sur laquelle on pouvait lire “Islamo-gauchistes – traîtres à la France”.
L’Action Française a également posté un communiqué et publié plusieurs messages sur son compte Twitter notamment en réponse au président. “Macron le despote, qui nous retire chaque jour des libertés, ose dire que nous souhaitons “bâillonner la démocratie” après avoir déployé une banderole… Tous ces gens hors-sol, qui nous amènent vers notre perte, n’ont rien à faire à la tête de notre pays”, pouvait-on y lire.
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