Alors que les travaux de la ligne C se poursuivent, une équipe d’archéologues a mis au jour plusieurs sépultures du Ve siècle, sur le site du futur puits de secours de Saint-Aubin.
Après le site de François Verdier, c’est au tour du secteur de Saint-Aubin, en dehors des anciens remparts romains, de livrer ses secrets.

Dans le cadre de la construction du puits de secours de la ligne C du métro, place des Refuzniks près de l’église Saint-Aubin, des fouilles archéologiques préventives ont été menées par l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives), à la demande de Tisséo et sous la supervision de la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles).
Huit sépultures du Ve siècle découvertes
Depuis le 24 mars 2025, une équipe de cinq archéologues dirigée par Didier Paya explore une surface de 127 m². À ce jour, les chercheurs ont mis au jour 8 tombes par inhumation datant de l’Antiquité tardive, autour du Ve siècle, une ancienne rue pavée de galets de la fin de l’époque moderne, des squelettes d’hommes, de femmes et d’enfants.
Une monnaie et un balsamaire (flacon de parfum) accompagnant une défunte et un fragment de marbre gravé avec inscription funéraire ont également été découverts. Certaines sépultures montrent des traces de clous, témoignant de la présence de cercueils en bois.
Jusqu’à 3 mètres de profondeur
Les fouilles ont déjà atteint une profondeur de 3 mètres, et l’exploration des couches plus anciennes est à venir. Un second secteur au nord du chantier sera également fouillé avant la restitution du site à Tisséo début mai pour permettre la suite des travaux.

Ces recherches confirment l’existence d’une nécropole antique hors des remparts – hypothèse déjà avancée lors de précédents diagnostics, notamment en 1991 boulevard Michelet ou à l’ENSSEEIHT en 2008.
Les vestiges vont maintenant être étudiés, mesurés dans les laboratoires de l’Inrap. Puis ils seront stockés dans la réserve régionale. Certaines pièces pourront être exposés à la demande, notamment au musée Saint-Raymond.
Le puits Saint-Aubin prêt pour 2028
Une fois les fouilles terminées, le chantier de Tisséo pourra reprendre, avec l’objectif de livrer le puits de secours en 2028, comme prévu dans le calendrier des travaux de la ligne C. Les analyses et études se poursuivront dans les laboratoires de l’Inrap.

Cette opération montre encore une fois combien le sous-sol toulousain est riche d’histoire.
À François-Verdier, le chantier de la 3e ligne de métro avait été, en 2024, le lieu de recherches. Les archéologues du côté où la cité devient faubourgs et campagne. Le site est près d’une des trois portes du rempart dont on ignore l’emplacement exact.
L’équipe de l’Inrap avait exhumé plusieurs vestiges : un aqueduc, des fosses qui servaient de latrines et de poubelles, des caves médiévales, un four en céramique du XIIIe siècle…
En 2002, lors du creusement de la ligne B, une cinquantaine de sépultures étaient apparues à proximité.