La chanteuse et metteuse en scène Lena Paugam propose une version musicale du poème « Ode maritime » de Fernando Pessoa pour deux soirées, entre fado et électro, lundi et mardi, au théâtre Sorano.
La poésie de Fernando Pessoa inspire tous ceux qui aiment explorer le pouvoir hypnotique des mots. En 2009, l’inoubliable metteur en scène Claude Régy avait proposé une captivante version de ce déroutant poème de la vie qu’est « Ode maritime » au festival d’Avignon. Un spectacle crépusculaire hanté par la présence magique et magnétique du comédien Jean-Quentin Châtelain.
Aujourd’hui, la chanteuse et metteuse en scène Lena Paugam s’empare de l’univers singulier du poète portugais. Elle propose sa vision de « Ode maritime », les 28 et 29 avril, au théâtre Sorano. Avec le guitariste Yann Barreaud et le batteur Martin Wangermée, elle a créé un spectacle musical où l’électro vient rencontrer les fados anciens de la guitare classique.
Une ode au théâtre
« Ode Maritime » est une rêverie sur les pouvoirs de l’imagination », explique Lena Paugam. « J’ai voulu en faire également une ode au théâtre, la machinerie théâtrale étant historiquement héritée des techniques maritimes. Dans le théâtre éteint, avant l’arrivée de la lumière, le personnage se tient seul sur la scène comme sur un quai désert. Il vient attendre quelque chose que lui-même ne sait pas nommer ».
Sur le plateau du théâtre, se dévoilent ses aspirations étouffées, une soif profonde d’exploration de tous les possibles empêchés. S’opposent rapidement le monde réel, dans lequel chacun vit, travaille, interagit, et celui du poème, protéiforme, indomptable, tendu vers une liberté inconditionnelle.
« Le personnage, inspiré par les sensations qui le traversent, porté par l’air marin de cette fraîche matinée d’été, se laisse griser et emporter dans une rêverie qui le mène progressivement vers un délire passionné de piraterie sauvage », ajoute la metteuse en scène. « Ode Maritime » est le reflet des aspirations sauvages comprises dans nos soifs d’ailleurs. Loin de les réfréner, Fernando Pessoa les exalte. Il souligne leur puissance poétique et sublime ainsi l’insatisfaction existentielle inhérente à la vie humaine ».
À la suite d’une première étape de travail, sous forme de lecture musicale, la création s’est poursuivie avec des notes et du chant pour accompagner le pouvoir des mots et de l’imagination.