À 12 ans, une Gersoise a été victime d’attouchements dans un hôtel toulousain. Jugé au tribunal d’Auch sept mois après les faits, l’auteur de l’agression sexuelle a été condamné à un an de prison avec sursis. Récit.
Hamid* comparaît pour la première fois devant la justice française. Appuyé par un interprète, cet afghan de 24 ans, se présente à la barre du tribunal d’Auch dans le cadre d’une comparution immédiate à délai différé. Il est accusé d’avoir agressé sexuellement une mineure de 12 ans et demi, dans une chambre d’hôtel à Toulouse, en octobre 2024. Pour ces faits, il a écopé d’une peine d’un an de prison avec sursis.
Que s’est-il passé ?
Louise*, la victime, mettra plusieurs semaines avant de trouver le courage de parler de ce qu’elle a subi dans cet hôtel de la Ville rose. C’est un mois après les faits qu’elle dépose plainte, au commissariat d’Auch.
Le 12 octobre, Louise, sa mère, le compagnon de celle-ci et Hamid — un ami de ce dernier — se rendent à Toulouse pour une promenade. En fin de journée, ils décident de rester sur place et louent un appart-hôtel pour la nuit, prévoyant un retour le lendemain.
Dans l’appartement, la mère et son compagnon prennent le lit de la chambre, tandis que Louise et Hamid dorment dans le salon, sur le canapé. Peu avant minuit, l’homme de 24 ans aurait saisi Louise par la taille avant de lui mordre la mâchoire. Elle raconte avoir ensuite subi des attouchements au niveau de la poitrine et des parties intimes, par-dessus ses vêtements. En état de choc, elle se réfugie dans la salle de bains, puis, en larmes, alerte sa mère sur ce qu’il vient de se passer.
Les deux adultes confrontent Hamid, qui nie d’abord, avant de reconnaître partiellement les faits. Malgré les accusations, le groupe termine la soirée ensemble. Cette fois, Hamid partage la chambre avec le couple, et non plus le salon avec la jeune fille.
« Je n’ai jamais fait ça »
Le 7 novembre, Louise porte plainte avec sa mère. Hamid est interpellé et entendu par les enquêteurs. Il affirme avoir été victime de chantage, accusant Louise d’avoir inventé l’histoire parce qu’il aurait refusé de lui acheter un smartphone. « Je n’ai jamais fait ça, je ne comprends pas de quoi on m’accuse », déclare-t-il à l’audience.
Le compagnon de la mère de Louise affirme quant à lui qu’Hamid lui aurait demandé de mentir aux enquêteurs.
À la barre, la mère de Louise revient sur la scène : « Elle était en pleurs, elle m’a dit « il m’a touchée ». » Elle évoque également le comportement d’Hamid avant l’arrivée à l’hôtel : selon elle, il semblait draguer la jeune fille. Le prévenu conteste : « C’est faux, je ne lui ai pas fait de compliment. »
Le ministère public considère que l’ensemble de l’enquête, des témoignages et des expertises ne sont pas favorables au mis en cause. Dix mois de prison avec sursis sont requis. Pour la défense, représentée par Me Maxence de Corail, il s’agit d’une affaire de parole contre parole : « L’enquête a été bâclée », plaide-t-il, demandant la relaxe.
Le tribunal déclare Hamid coupable. S’il ressort libre, plusieurs mesures sont prononcées : interdiction d’entrer en contact avec la victime et sa mère, inscription au fichier judiciaire des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes pour 20 ans, interdiction d’exercer une activité liée aux mineurs durant trois ans, et versement de dommages pour préjudice moral.