Alex Batty raconte pour la première fois et en détails sa fuite, dans « The Sun »

Greater Manchester Police

Le jeune Alex Batty, disparu en Espagne il y a six ans, a été retrouvé en Haute-Garonne.

FAITS DIVERS – C’est après une dispute avec sa mère qu’Alex Batty a décidé de fuir ce jour de décembre 2023. Dans une interview donnée au tabloïd The Sun, il raconte pour la première fois les raisons de son retour au Royaume-Uni, invoquant « une bonne personne, mais pas une bonne mère » et le désir d’un mode de vie moins « alternatif ».

L’adolescent de 17 ans, retrouvé en France la semaine dernière six ans après sa disparition, avait disparu lors de vacances en Espagne avec sa mère – qui n’avait pas sa garde – et son grand-père en 2017. Il a été retrouvé le 20 décembre dernier en pleine nuit par un chauffeur livreur, alors qu’il marchait le long d’une route près de Toulouse.

« Je me suis disputé avec ma mère et je me suis dit que j’allais partir parce que je ne pouvais plus vivre avec elle », explique-t-il au Sun. La raison de son départ : un ras-le-bol du mode de vie alternatif et coupé du monde que lui imposait sa mère. « Des déménagements constants. Pas d’amis, pas de vie sociale. Travailler, travailler, du travail mais pas d’études », décrit-il auprès de nos confrères britanniques. Aucun ami de son âge.

« Ça allait être toujours la même chose, que ce soit en France ou en Espagne », a-t-il ajouté, précisant que son envie de partir avait commencé à l’âge de 14 ou 15 ans. « J’ai compris que ça n’était pas un très bon mode de vie pour mon avenir », estime-t-il. Quand il a 16 ans, il évoque pour la première fois l’idée de rentrer en Angleterre.

« Son expression fétiche était “esclave du système” »

« Ma mère était opposée à cette idée. Elle était très anti-gouvernement et antivaccin. Elle craignait que si je retourne dans un pays et que j’obtienne ma carte d’identité, je sois placé en foyer. Son expression fétiche était “esclave du système”, développe-t-il. Elle n’était pas vraiment ouverte à toute autre opinion, alors que mon grand-père était plus à l’écoute. »

Alex Batty raconte qu’il a passé une dernière soirée avec son grand-père samedi 9 décembre, alors qu’ils déménageaient une nouvelle fois, dans une ferme louée près de Chalabre, dans l’Aude, dans le sud de la France. Le lundi 11 décembre, vers minuit, après une dispute avec sa mère, qui est couchée, il se met en route. Il emporte avec lui un sac à dos rempli de quatre t-shirts, trois pantalons, un skateboard, une lampe torche, 100 euros et un couteau suisse, et l’idée de rejoindre la ville la plus proche, Toulouse, à 110 kilomètres au nord.

Il n’a qu’une crainte : que sa mère et son grand-père ne soient arrêtés pour enlèvement d’enfant. Ce qui l’amènera, quand il sera retrouvé, à inventer l’histoire selon laquelle il a marché quatre jours à travers les montagnes. Pour brouiller les pistes. « Mais je me rends compte qu’ils vont probablement se faire attraper de toute manière », confie-t-il au Sun.

Il dit avoir parcouru une trentaine de kilomètres en deux jours et avoir dormi dehors sur le sol gelé, avant d’être finalement pris en charge. Le samedi 16 décembre, il est autorisé par les autorités à s’envoler vers à Oldham, dans la région de Manchester, malgré le fait qu’il n’ait pas de passeport. « Je suis arrivé à l’aéroport de Toulouse et mon autre grand-père m’attendait avec deux officiers de police et mon assistante sociale. J’étais tellement heureux de le voir, je l’ai serré dans mes bras », raconte-t-il.

À son retour au Royaume-Uni, « il pleuvait, comme d’habitude », dit-il, racontant ses retrouvailles avec sa grand-mère, tremblant avant de la prendre elle aussi dans ses bras. Avant de partir, il dit avoir laissé une lettre à sa mère, qu’il décrit comme « une bonne personne, mais pas une bonne mère ».

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