Les Columérins ont encore montré, vendredi soir à Toulouse contre Montauban (17-31), qu’ils étaient l’une des équipes du moment. Un succès terni par des blessures à des postes clés.
« Quand tu te fais exploser, tu te fais exploser », tel était le sévère constat de Sébastien Tillous Borde au moment d’évoquer les essais columérins de Timu et Bazin pour souligner la différence physique des deux équipes. Difficile de contredire l’entraîneur de Sapiac après avoir vu la première mi-temps de ce derby délocalisé au cours duquel les joueurs à la Colombe ont asphyxié les Sapiacains, notamment dans le premier acte.
D’abord par l’attaque où les Columérins excellent depuis des semaines. « On voulait imposer notre rythme d’entrée, les faire bouger, gagner à l’impact puis écarter avec nos trois-quarts qui sont magiques à chaque fois qu’ils touchent la balle », dixit Grégoire Bazin. Mais aussi par la défense, un point sur lequel Julien Sarraute avait mis l’accent. « Ce match-là, on l’a gagné sur la défense, c’est une évidence. C’est un autre visage du rugby, un rugby que j’aime car c’est la défense qui fait gagner des matchs », félicite l’entraîneur columérin, fier de ses avants et de la conquête.
Hécatombe au pire moment
Malgré ce succès qui place sans prétention Colomiers parmi les plus belles équipes du moment, Julien Sarraute reste conscient que ce match laissera des traces. « On a su remporter un combat de boxe, on a frôlé le KO, on a mis plusieurs fois le genou à terre », déplore-t-il en pensant aux blessés. « C’est le point noir de la soirée… », insiste le coach. À savoir Max Auriac, gravement touché au genou, Marta, possiblement victime de multiples fractures au visage et Dimcheff sévèrement touché au coude. Une ombre au tableau que le groupe préfère pour l’instant éclipser pour ne garder que la satisfaction du succès qui lui a sûrement assuré sa place dans le top 6, voire le top 4 si l’on se fit au calendrier plutôt avantageux (réception de Nice, puis déplacement à Biarritz, NDLR).
De quoi se projeter comme pour Sadek Deghmache qui a connu des phases finales : « On en parle et c’est légitime, ça permet de se fixer des objectifs ». Alors que certains sont plus modérés… « Les joueurs ont pris conscience qu’ils avaient du potentiel, j’ai vu une bande de copains, mais aujourd’hui on n’y est pas. Il reste deux matchs », conclut Sarraute, toujours les pieds sur terre.