La Ville de Toulouse a transformé trois de ses églises désacralisées – la chapelle Saint-Joseph de la Grave, la Chapelle des Carmélites et l’église du Gesù – en lieux culturels. Pierre Esplugas-Labatut, adjoint au maire de Toulouse en charge des musées et des arts de l’image, nous explique les raisons de ce choix.
La Dépêche du Midi : Pourquoi cette volonté de la Ville de Toulouse d’ouvrir certaines de ses églises à des événements culturels ?
Pierre Esplugas-Labatut : La désacralisation des lieux de culte est une décision des autorités religieuses. Il est du devoir de la mairie de les restaurer et de les entretenir. Elle profite de ces opportunités pour les valoriser et les animer en organisant des activités artistiques et culturelles. Chaque cas est différent : la chapelle Saint-Joseph de la Grave, la Chapelle des Carmélites et l’église du Gesù n’ont pas tout à fait les mêmes caractéristiques et donc pas vocation à accueillir le même type d’événements. Dans d’autres registres, on peut aussi citer la chapelle Belfort, qui a été reconvertie en crèche, la chapelle des Lazaristes, devenue une salle polyvalente à Saint-Michel ou encore la chapelle San Subra, qui accueille désormais des réunions.
C’est une nouvelle façon d’emmener le public dans ces édifices ?
Oui, tout à fait. Tous les Toulousains connaissent la chapelle de la Grave, mais de l’extérieur, c’est la carte postale de la ville. Ils ne vont pas y entrer sans raison. Les travaux sont terminés depuis 2022 et nous souhaitons mettre en valeur ce monument remarquable et la restauration patrimoniale dont il a fait l’objet. En accueillant les sculptures monumentales d’Eva Jospin, qui ont attiré 30 000 personnes, on a ouvert les portes du Dôme au grand public. Les aménagements en cours des jardins autour de la Grave viendront compléter cette volonté de rendre le lieu accessible à tous. Idem pour la Chapelle des Carmélites, qui était un lieu injustement méconnu.
Quelles sont les contraintes lorsqu’on organise des événements culturels dans des églises ?
C’est la direction des musées et monuments, à la mairie, qui prépare des appels à projets et les formalise ensuite par des conventions. On essaie de faire en sorte qu’il y ait toujours des adéquations techniques. On a constaté que la Grave n’était pas adaptée à des concerts de musique amplifiée, on y organise plutôt des expositions ou des sessions acoustiques. Aux Carmélites ou au Gesù, la tendance est d’accueillir de plus en plus de musiques actuelles. Mais pour les soirées électro par exemple, il faut toujours tenir compte du voisinage, donc avec des limitations de volume sonore et des horaires pas trop tardifs le soir.