La mairie de Toulouse annonce l’extension du stationnement résidentiel payant à deux nouveaux quartiers dès la fin de l’année. Une décision qui suscite des critiques parmi les habitants et les élus d’opposition.
Après les Amidonniers-Heraklès, le 31 mars dernier, c’est au tour des quartiers Croix-de-Pierre et Fontaine-Lestang de basculer dans le stationnement résidentiel payant.
La mairie de Toulouse a présenté ce calendrier prévisionnel aux riverains lors d’une réunion publique le 18 mars 2025. La mise en œuvre est prévue à l’automne, probablement en novembre.
Moins de places, plus de frais
Dans le quartier de Croix-de-Pierre, cette décision accompagnera la fin des travaux de la rue de la Digue, où de nombreuses places de stationnement sont supprimées. D’autres rues comme Vestrepain ou Jean Mermoz sont également concernées.
Les résidents devront désormais s’acquitter d’un abonnement annuel de 135 euros pour stationner dans leur quartier. Les visiteurs, y compris famille, amis, ou enfants, devront quant à eux payer à l’horodateur, une mesure qui inquiète de nombreux habitants.
Un abonnement à 135 euros… et plus
La section du Parti communiste (PCF) des quartiers Croix-de-Pierre et Fontaine-Lestang dénonce une décision prise sans réelle concertation et pointe un « impôt supplémentaire déguisé ». « Les habitants, déjà pénalisés par une offre de transports publics insuffisante, ne doivent pas l’être doublement. Le stationnement devient un luxe, voire une sélection par l’argent », décrypte Fabien Lopez, secrétaire de section.
Parmi les griefs exprimés, « les artisans et entrepreneurs évitent de plus en plus les chantiers en ville à cause du stationnement complexe », « les ménages avec deux véhicules paieront à la fois l’abonnement et le stationnement à l’horodateur pour le second véhicule ». Le coût des parkings privés, souvent inaccessible, est jugé excluant. Le départ des jeunes ménages vers la périphérie serait accéléré par ces mesures.
Gentrification et « écologie punitive » dénoncées
Pour les opposants, cette politique s’inscrit dans une stratégie globale de gentrification de Toulouse, accusée de chasser les classes moyennes et populaires vers des zones plus éloignées.
« L’écologie par la sélection économique des habitants ressemble à une forme de ségrégation. On est loin du vivre ensemble », affirment les communistes locaux.
La municipalité, de son côté, assure que les études en cours seront finalisées cet été, avant les travaux d’aménagement nécessaires. Les discussions avec les habitants devraient se poursuivre d’ici là. Une réunion publique est organisée prochainement pour évoquer le sujet. Des détails sur le déploiement du stationnement résident y seront donnés.