La tenue ce week-end d’une rencontre entre des associations LGBTQIA + et la mairie à l’occasion de la Journée mondiale contre l’homophobie, la biphobie et la transphobie a fait tiquer l’opposition. Cette dernière a publié un communiqué afin de mettre en avant la réalité de la politique de Jean-Luc Moudenc à l’égard de la communauté.
Ce samedi 17 mai, à l’occasion des 20 ans de la Journée mondiale contre l’homophobie, la biphobie et la transphobie, la mairie de Toulouse a tenu à réaffirmer son soutien à la communauté LGBT en habillant le Capitole aux couleurs du drapeau arc-en-ciel et en organisant une rencontre avec des associations. Un geste qui n’a pas fait taire les critiques des opposants à Jean-Luc Moudenc, accusé de « pinkwashing » (une stratégie qui consiste à afficher un soutien LGBT factice pour redorer son image).
« On est mal à l’aise avec ces cérémonies, qui dénotent complètement de la politique générale de M. Moudenc à l’égard des personnes LGBTQIA + » explique Agathe Roby, conseillère municipale d’opposition et coprésidente du groupe Alternative Municipaliste Citoyenne. « On veut montrer la réalité de ce qu’est son positionnement » ajoute-t-elle. Le groupe AMC s’est, en ce sens, fendu d’un communiqué incisif, passant en revue les actions du maire de Toulouse en matière de droits LGBT.

Une politique contestée
Parmi les points soulevés, on retrouve notamment la réduction et le gel de 40 % des subventions aux associations LGBT, ainsi que la suspension de celles-ci « suite à des propos désagréables vis-à-vis de la ville de Toulouse ». La déprogrammation d’un atelier de lecture animé par des drag-queens en 2023, la tenue de conférences contre les « identités » et le « wokisme » (coûtant chacune près de 30 000 €) et les difficultés persistantes pour le changement de prénom en mairie des personnes trans sont également pointés du doigt dans la politique de celui qui défilait encore contre le mariage pour tous en 2013.
« Des polémiques de caniveau »
Face à ce communiqué, la mairie a dénoncé un mensonge. « Ce sont des polémiques de caniveau vu tout ce que nous faisons depuis des années. Nous avons augmenté de 40 % les subventions aux associations LGBTQIA +, nous avons travaillé à l’établissement d’un guide contre les violences qui a été récemment publié… » a détaillé Fella Allal, adjointe en charge de la lutte contre les discriminations.
Un constat confirmé par Benjamin Douglade, coprésident du collectif Pride Toulouse : « Il y a eu une baisse générale pour toutes les structures, ça ne concerne pas que les assos LGBTQIA +. Certes le couperet est dur, car on vit beaucoup de ces fonds, mais on ne fait pas exception » explique-t-il.