Le syndicat des indépendants de la conduite (UNIC) alerte les utilisateurs sur les pratiques douteuses de certaines auto-écoles en ligne. Ils accusent notamment ces plateformes de ne pas accompagner correctement leurs élèves.
« On se rend compte que beaucoup des usagers de ces plateformes, comme Ornikar ou En Voiture Simone, reviennent vers nous complètement découragés », affirme Bruce Amadio. Celui qui cumule les casquettes de responsable d’une école de conduite et de délégué départemental Haute-Garonne de l’union des indépendants de la conduite constate, tous les jours, les ravages causés par la popularité de ces auto-écoles en ligne. « Au quotidien, on reçoit au moins un appel d’une personne victime de leur système et qui nous demande de passer leur permis chez nous » détaille-t-il.
« Et s’ils le ratent, on ne leur propose que rarement une nouvelle date »
Crées il y a une dizaine d’années, ces auto-écoles en ligne proposent des offres attractives, qui permettent de passer le permis de conduire en très peu d’heures de conduite, dans des délais relativement courts et pour un tarif plus abordable que la majorité des auto-écoles ayant pignon sur rue. Cependant, cette attractivité cache en réalité un système bien plus nocif pour leurs clients.
« Ils font appel à des indépendants qui n’ont pas de comptes à rendre, ils sont libres. Ce qui signifie qu’un élève qui a passé ses vingt heures de conduite mais qui n’est pas encore prêt à passer son permis va quand même être accepté à l’examen. Et s’ils le ratent, on ne leur propose que rarement une nouvelle date. Les élèves sont laissés à l’abandon », détaille Bruce Amadio.
Cette politique participe aussi à l’engorgement actuel des auto-écoles. Les candidats qui échouent sur ces plateformes affluent donc en masse vers les auto-écoles physiques, allongeant encore les délais avant de pouvoir passer l’examen final. « C’est la bérézina, à l’échelle locale comme à l’échelle nationale. Personnellement, je n’ai plus du tout de place pour prendre des élèves », confesse-t-il, visiblement dépassé par la situation.
« Il faudrait responsabiliser les écoles de conduite en ligne »
Face à cette situation, les solutions manquent pour le délégué départemental, qui tente pourtant de faire bouger les choses : « On est sur une situation où l’on met la pression à la Sécurité Routière mais on ne sait pas encore quelle décision ils vont prendre. Il faudrait responsabiliser les écoles de conduite en ligne, et valoriser les taux de réussite aux examens. C’est, à mon sens, le meilleur moyen d’enrayer ce problème », confie-t-il.
Récemment, Eva, une utilisatrice d’Ornikar, confiait avoir dépensé près de 2 000 € pour faire passer le permis à sa maman, avant de voir l’école de conduite en ligne couper tout contact avec elle, sans explication.