Former pour conquérir l’espace de demain. C’est dans l’amphithéâtre de l’ISAE-SUPAERO que s’est tenu hier, mardi 27 mai, le lancement officiel du projet COMETES (COmpétences et MEtiers pour l’ESpace). Lauréat de l’appel à manifestation d’intérêt « Compétences et Métiers d’Avenir » du plan France 2030, ce programme national regroupe 26 partenaires dans une dynamique nouvelle. Porté par la Communauté d’universités et établissements de Toulouse, COMETES répond à une ambition claire : adapter les formations aux évolutions rapides du secteur spatial et à ses nouveaux acteurs.
Le lancement de COMETES a réuni son comité de direction et les institutionnels qui soutiennent le projet. © Louis Derigon
Répondre aux besoins croissants du New Space
À la racine du projet, un constat : le secteur spatial se transforme rapidement. Marqué par l’arrivée de nombreuses startups et PME, le « New Space » impose alors une évolution des compétences et des formations. Le Diagnostic Espace Compétences Sud-Ouest (DESCO), mené par Aerospace Valley en 2023, avait ainsi révélé un besoin urgent d’étoffer l’offre post-bac pour les techniciens et de renforcer les parcours au niveau ingénieur et master.
Le projet s’appuie sur des formations existantes qu’il enrichira par de nouveaux parcours d’excellence, pour répondre aux besoins croissants en compétences dans un secteur spatial en pleine transformation avec des enjeux civils et militaires majeurs », précisent les acteurs du projet.
Un projet ambitieux
Doté de 20 millions d’euros de subvention pour un budget total de 45 millions, COMETES entend former 11.000 personnes en cinq ans, et sensibiliser 300.000 autres aux enjeux spatiaux. Pour y parvenir, six grands axes ont été définis, intégrant aussi bien la formation initiale que continue, l’apprentissage par la pratique dans les centres spatiaux universitaires, et le développement d’outils numériques innovants.
Depuis plusieurs mois, les partenaires sont en action et dès septembre 2025, les nouveaux parcours accueilleront leurs premiers étudiants sur des thématiques comme l’accès à l’espace, le traitement de la donnée et la surveillance de l’espace », annonce Thibault Bremaud, responsable du projet.
Inclure, diversifier, digitaliser
L’un des objectifs de COMETES est d’élargir, de diversifier et de féminiser le vivier d’apprenants. Pour ce faire, il compte s’appuyer sur les Campus des métiers et des qualifications d’excellence (CMQE), afin d’entamer la sensibilisation dès le lycée.
La formation continue constitue également un levier important dans sa stratégie, notamment via des dispositifs dédiés aux reconversions professionnelles, en particulier dans les filières industrielles en transition. Enfin, des solutions digitales (enseignement hybride, modules en ligne, jumeaux numériques) devraient permettre de toucher un public étendu, y compris à distance.
Constellation éducative et d’alliances
Parmi ses dispositifs phares, COMETES intègrera une constellation de nanosatellites école, véritable laboratoire à ciel ouvert pour les étudiants. Cette approche par la pratique vise à ancrer les compétences dans des situations motivantes et concrètes. À cette expérimentation s’ajoutent des modules transversaux autour du big data, de l’ingénierie système ou encore des lanceurs spatiaux.
Ces idées pédagogiques ont été rendues possibles notamment grâce à la diversité des partenaires de COMETES. Parmi eux, des établissements d’enseignement supérieur (INSA Toulouse, École de l’air et de l’espace), des groupes industriels (Airbus Defence and Space, ArianeGroup, COMAT), des collectivités territoriales (Occitanie, Nouvelle-Aquitaine) ou encore des organismes de recherche (CNES, Observatoire de la Côte d’Azur).
COMETES devrait également s’ancrer dans les enjeux du spatial durable, en intégrant les problématiques de lanceurs réutilisables, de micro-lanceurs, de cycle de vie des systèmes et d’impact environnemental.
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