Une récompense qui en dit long. Ce lundi 23 juin, c’est sur la scène du Théâtre de la Commune, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), que l’annonce a été faite. Le Ballet de l’Opéra national du Capitole a été élu Meilleure Compagnie chorégraphique de la saison 2024-2025 par le Collège Danse, du Syndicat national de la Critique de Théâtre, Musique et Danse.
Cette distinction, l’une des plus convoitées dans le paysage chorégraphique français, récompense une saison foisonnante, inventive et techniquement magistrale. Beate Vollack, directrice de la Danse du Capitole, et Christophe Ghristi, directeur artistique de l’Opéra national du Capitole, étaient présents pour recevoir ce prix.
Le Ballet de l’Opéra national du Capitole dans Coppélia de Jean-Guillaume Bart, 2025. © David Herrero
Un répertoire à 360°
Si le Ballet toulousain s’est imposé face à d’autres grandes maisons, c’est notamment grâce à l’éclectisme assumé de sa programmation cette saison. La troupe a brillamment démontré sa polyvalence en passant avec aisance du répertoire classique aux langages chorégraphiques les plus contemporains.
Cette distinction couronne une saison chorégraphique exceptionnelle pour le Ballet du Capitole qui a prouvé, encore une fois, la vaste étendue de son répertoire », rappelle l’ONTC.
En tête d’affiche, la nouvelle production de Coppélia signée Jean-Guillaume Bart, un bijou de style classique parfaitement exécuté.
Mais la compagnie ne s’est pas contentée de revisiter les grands ballets. Elle a également osé l’audace avec des pièces contemporaines fortes, comme Barbara de l’Anglaise Morgann Runacre Temple ou Cantata du chorégraphe italien Mauro Bigonzetti. Deux œuvres saluées pour leur intensité émotionnelle et leur modernité, qui ont confirmé l’engagement du Ballet envers la création actuelle.
Morgann Runacre-Temple a mis en danse sept chansons de l’indémodable Barbara, présentées dans le cadre de « Chansons Dansées ». © David Herrero
Maîtrise balanchinienne et collaborations prestigieuses
Le Ballet du Capitole s’est également illustré par son interprétation remarquable de plusieurs œuvres du maître américain George Balanchine. Parmi elles : Thème et variations, Tchaïkovski Pas de deux ou encore Who Cares?, toutes exécutées avec une virtuose et une précision qui n’ont pas échappé aux critiques.
Jacopo Bellussi et Marlen Fuerte Castro dans Who cares?, Ballet du Capitole, 2024. © David Herrero
Autre moment fort de la saison : l’alliance inédite avec Le Concert des Nations du chef Jordi Savall, en octobre 2024. Deux œuvres pour la danse de Gluck ont alors été mises en mouvement (Don Juan, chorégraphié par Edward Clug, et Sémiramis, signé Angel Rodriguez). Ces créations, conçues à Toulouse, ont ensuite rayonné bien au-delà, avec des représentations au prestigieux Liceu de Barcelone et à l’Opéra-Comique de Paris.
Un rayonnement national… et européen
Avec cette reconnaissance du Syndicat national de la Critique, le Ballet de l’Opéra du Capitole franchit une nouvelle étape dans sa visée vers l’excellence. Il s’impose plus que jamais comme une référence sur la scène chorégraphique française, mais aussi comme un ambassadeur du dynamisme culturel de Toulouse à l’échelle européenne.
Il faut dire que la compagnie toulousaine a su, ces dernières années, conjuguer fidélité à l’héritage du ballet classique et ouverture aux esthétiques contemporaines. Une ligne artistique portée avec détermination par Beate Vollack, à la tête du Ballet depuis 2018, qui n’hésite pas à inviter des chorégraphes internationaux pour enrichir le répertoire.
Beate Vollack a commencé la danse à l’École National de Ballet de Berlin en 1985. © Werner Kmetitsch
En mai 2024, la directrice originaire d’Allemagne affichait son ambition :
Je voulais une saison qui soit un vrai feu d’artifice, qui comble les danseurs et le public. Je voulais des créations et des reprises. Du classique et du contemporain pour mettre en valeur la grande polyvalence des danseurs du Ballet », annonçait-elle dans une interview accordée à Culture 31.
Pari réussi !
Une saison 2025-2026 pleine de promesses
Portée par cet élan, la saison 2025-2026 du Ballet du Capitole s’annonce tout aussi vibrante. Dès l’automne, la compagnie rendra un Hommage à Ravel, mêlant l’énergie hypnotique du Boléro revisité par Johan Inger à la grâce lyrique de Daphnis et Chloé, rechorégraphié par Thierry Malandain. L’hiver verra le retour du mythique Casse-Noisette, ballet de Noël par excellence, dans la mise en scène enchanteresse de Michel Rahn.
Daphnis et Chloé, Ballet de l’Opéra national du Capitole, 2021-2022. © David Herrero
La saison poursuivra son ouverture à la création avec Trois cygnes, un triptyque de pièces inspirées du Lac des cygnes, interprétées par des chorégraphes internationaux tels que Nicolas Blanc, Iratxe Ansa, Igor Bacovich et Jann Gallois. Point d’orgue de l’année : une création inédite de Carolyn Carlson, figure phare de la danse contemporaine. Elle livrera pour la première fois une œuvre majeure conçue spécialement pour le Ballet du Capitole, baptisée Un saut dans le bleu.
À la demande de Carolyn Carlson, Pierre Le Bourgeois va composer une partition pour les musiciens de l’Orchestre du Capitole. © David Herrero
Un avenir en pleine lumière
Cette distinction vient donc saluer une politique artistique audacieuse, ainsi qu’un travail collectif d’une grande exigence. En rendant hommage à toute la troupe, ce prix célèbre également la vitalité culturelle de Toulouse et de ses institutions.
Pour les danseuses et danseurs du Capitole, cette saison 2024-2025 restera comme un moment phare. Et ce n’est peut-être qu’un début…
Le Ballet du Capitole s’est associé au Concert des Nations du grand Jordi Savall pour deux créations chorégraphiques sur des œuvres pour la danse de Christoph Willibald Gluck », annonce l’ONTC.
Le rideau tombe sur une année triomphale… mais l’histoire continue à s’écrire, sur pointes comme sur demi-pointes.
>> Infos pratiques :
Le programme complet du Ballet est à retrouver sur le site de l’Opéra national du Capitole : https://opera.toulouse.fr/.
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