Difficile à dire. L’an dernier, 657 sans-abri ont été recensés, un chiffre à minima et en augmentation à Toulouse.
La « Nuit de la solidarité » organisée en janvier 2025 par la mairie de Toulouse a permis de dresser un état des lieux de la précarité qui s’aggrave dans la ville. L’enquête, qui s’apparente à une « photo à l’instant T », a recensé 657 personnes majeures sans-abri, un chiffre considéré comme un décompte a minima en raison des difficultés de terrain (collectifs refusant l’accès à certains squats, personnes « invisibles » par peur des agressions et des expulsions, …).
L’étude révèle une augmentation significative du nombre de personnes sans solution d’hébergement sur le périmètre de la rue, avec 30 % d’augmentation par rapport à l’édition précédente. Ces personnes se répartissent dans des lieux divers pour passer la nuit : 44 % dorment à la rue sans tente, 30 % dorment à la rue avec une tente, 18 % sont recensées dans les centres de distribution alimentaire, ce qui confirme la nécessité de maintenir ce périmètre pour ne pas écarter les personnes qui pourraient être à la rue plus tard dans la nuit.La répartition globale des lieux de rencontre des 657 adultes est la suivante : 30 % dans le cadre des parcours de rue, 20 % sur les campements et 29 % sur les squats.
Des profils de plus en plus vulnérables
L’enquête souligne une forte présence masculine à la rue (82 % du total d’hommes rencontrés), mais une proportion de femmes plus importante dans les squats et les campements (41 %). Néanmoins, le pourcentage de femmes recensées à la rue a augmenté de 5 % en un an. La composition familiale est également un signal d’alarme : 228 enfants ont été recensés, dont 50 âgés de moins de 3 ans. La majorité de ces enfants (175) se trouve dans les squats et les bidonvilles.
Sur le périmètre de la rue, une progression est notable : 24 % des personnes dormant dans la rue sont des individus isolés accompagnés d’enfants mineurs (une augmentation de 16 points par rapport à 2024).
En réponse à cette urgence sociale, la préfecture de Haute-Garonne rappelle son action dans le cadre du plan national « Logement d’abord », visant à raccourcir l’accès à un logement stable. L’État finance dans le département un environnement pérenne de 10 000 places d’hébergement, complété par 2 000 nuitées d’hôtel, soit plus de 12 000 places au total. Ces capacités témoignent d’un effort constant, le parc d’hébergement étant passé de 6 300 places en 2018 à plus de 12 000 en 2024. De plus, la veille saisonnière (du 1er novembre au 31 mars) renforce les moyens de protection, notamment par l’élargissement des horaires d’ouverture des accueils de jour et l’intensification de l’activité de la veille sociale.Malgré l’augmentation des moyens d’hébergement, les chiffres de la Nuit de la solidarité 2025 à Toulouse confirment une détérioration de la situation et la nécessité d’agir en priorité pour les familles et les individus les plus isolés.























