Cédric Jubillar, condamné à 30 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de son épouse, pourrait bientôt sortir de l’isolement. le Tarnais est incarcéré à la maison d’arrêt de Seysses depuis juin 2021, où il a passé plus de 4 ans en détention provisoire, avant de commencer à purger sa peine.
C’était le procès de l’année 2025 en Occitanie, celui de Cédric Jubillar jugé durant quatre semaines devant la cour d’assises du Tarn du 22 septembre au 17 octobre. Le peintre plaquiste de Cagnac-les-Mines a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de sa femme, Delphine Jubillar, en décembre 2020. Le père de famille a fait appel de cette condamnation et un nouveau procès aura lieu fin 2026 voire début 2027. Il s’est aussi vu retrier son autorité parentale sur ses deux enfants aujourd’hui âgés de 11 et 6 ans mais il a également fait appel de cette décision. Cédric Jubillar, âgé de 38 ans, jure ne pas avoir tué son épouse. Il purge sa peine à la maison d’arrêt de Seysses où il est toujours placé à l’isolement, depuis désormais quatre ans et demi. ICI Occitanie s’est entretenue avec l’un des deux avocats de Cédric Jubillar, maitre Emmanuelle Franck.
ICI Occitanie : Que retenez-vous du verdict rendu de la cour d’assises du Tarn, dont les motivations ont été rendues publiques le 23 octobre dernier ?
Emmanuelle Franck : On a lu avec beaucoup d’attention la feuille de motivations avec mon associé maitre Alexandre Martin et l’on ne comprend pas. Nous avons cette conviction, chevillée au corps, que Cédric Jubillar est innocent, mais pas seulement. On a la conviction qu’on ne peut pas, on ne doit pas condamner un homme sur un dossier pareil. On en connaît les faiblesses, on en connaît l’absence de preuves et on a détaillé et argumenté tout cela durant le procès. Mais quand on lit la feuille de motivations, c’est un peu comme si le procès n’avait pas eu lieu ! Des questions que la défense a pu soulever, notamment sur l’utilisation pendant la nuit du téléphone de Delphine Jubillar, c’est totalement occulté de la feuille de motivation. On a le sentiment que cette feuille de motivations ne tient pas compte des quatre semaines d’audience.
C’est pour cette raison que votre client a décidé de faire appel ?
Cédric Jubillar continue de dire qu’il est innocent et le résultat de ce procès est insatisfaisant. Les explications qui sont données pour expliquer sa condamnation et sa peine sont insatisfaisantes et incompréhensibles quand on a assisté aux quatre semaines d’audience. Ce sont les raisons pour lesquelles nous avons fait appel de cette condamnation, parce que il faut tout recommencer. Alors, il y a certainement des choses à perfectionner du côté de la défense, du côté de Cédric Jubillar. Ses déclarations sont jugées insatisfaisantes, peu étayées. Sa sécheresse de sentiments est liée en grande partie à son isolement, cela a joué aussi en sa défaveur et donc en la défaveur de sa défense. Il y a un travail à faire là-dessus pour qu’il réussisse à livrer ses émotions, à s’ouvrir un peu, ce qu’il a été bien en peine de faire.
Vous demandez à ce qu’il sorte du quartier isolement de la prison de Seysses ?
Le fait qu’il sorte de l’isolement prochainement lui permettra peut-être un peu de se déverrouiller, parce que beaucoup l’ont décrit comme quelqu’un d’impassible. Je crois surtout que cet homme était incapable de s’exprimer après quatre ans et demi d’isolement. Vous êtes enfermé 23 heures sur 24 dans une cellule tout seul. Et l’heure restante, vous êtes dans une cour de promenade de 20 m², seul, complètement entourée de barbelés, y compris au niveau du toit. C’est déjà bien que Cédric Jubillar ne soit pas dans un état de délabrement psychologique plus important.
Où en est cette demande ?
C’est en cours, cela avance et le but ce serait peut-être qu’il aille dans un autre établissement pénitentiaire, pourquoi pas à Montauban. C’est l’administration pénitentiaire, avec avis du parquet général et nos observations, qui prendra la décision. A l’audience d’ailleurs, un des avocats généraux s’était engagé à faire en sorte que Cédric Jubillar sorte du quartier isolement. Manifestement, les choses avancent. On serait plutôt favorable à un transfert dans un autre établissement pénitentiaire. Mais ce n’est pas nous qui décidons. L’ administration pénitentiaire gère les flux et fait en fonction des places qu’il y a. On espère arriver d’abord à une sortie de l’isolement rapidement et ensuite à une détention ordinaire dans un lieu qui serait quand même adapté à sa situation, dans la région.
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