Il n’ira pas en prison… mais en hôpital psychiatrique. Trois mois après le gros incendie qui avait touché quatre immeubles et nécessité l’évacuation de 32 personnes en pleine nuit entre la rue Pharaon et la rue de la Fonderie, en centre-ville de Toulouse, un homme a été condamné par la justice, mercredi 14 mai 2025, après avoir été désigné… par d’autres suspects. Ce que l’on sait.
Une « abolition du discernement »
Mercredi, cet homme de 29 ans, était donc présenté au tribunal judiciaire de Toulouse pour « destruction du bien d’autrui par un moyen dangereux pour les personnes ». Une comparution à délai différée en raison de nécessaires « expertises psychiatriques », explique le parquet de Toulouse, qui évoque une « abolition du discernement et du contrôle de ses actes ».
Admis en hôpital psychiatrique
Cet homme, qui agissait en récidive, toujours selon le parquet, a été reconnu « responsable des faits sur le plan civil, mais pénalement irresponsable sur le plan pénal, du fait d’une abolition du discernement ».
Il a donc été hospitalisé en établissement psychiatrique et condamné à une interdiction de détenir ou de porter une arme à titre de mesure de sûreté pendant cinq ans.
Quatre immeubles touchés, 61 pompiers mobilisés
Dans la nuit du dimanche 9 au lundi 10 février 2025, de nombreux habitants du quartier des Carmes avaient été réveillés par un énorme incendie à Toulouse, à deux pas de la place du Salin. Parti d’un immeuble au 5 rue Pharaon, le feu s’était propagé par la toiture à plusieurs bâtiments, dont deux qui étaient squattés, selon le SDIS de la Haute-Garonne, qui avait appel à six lances à incendie et mobilisé quelque 61 pompiers dès 2 heures du matin et pendant de longues heures, pour venir à bout des flammes.

32 personnes évacuées en pleine nuit
Une partie de la toiture s’étant effondrée, les soldats du feu avaient déployé des drones sur place, ainsi qu’une équipe spécialisée dans les risques bâtimentaires et une équipe cynotechnique (des chiens sauveteurs).
Au total, 32 personnes avaient dû être évacuées de leur logement en pleine nuit. L’une d’elles avait été prise en charge sur place par les secours, mais son état n’avait pas nécessité de transport vers un centre hospitalier.

Trois premiers suspects interpellés… puis relâchés
D’abord suspectés d’être à l’origine de l’incendie, trois hommes avaient été rapidement interpellés après le départ de feu, grâce aux descriptions de témoins et aux caméras de vidéoprotection. « Sur les images, on distingue ces trois individus prenant la fuite », indiquait alors une source proche de l’enquête. Les policiers les avaient promptement arrêtés devant la gare Matabiau vers 2h30 du matin, mais ces jeunes sans domicile fixe, placés en garde à vue, avaient finalement tous été « relâchés » suite à « l’apparition de nouveaux éléments ».
« C’est pas nous, c’est lui ! »
D’après nos informations, ces trois individus avaient toutefois donné aux enquêteurs de précieuses informations sur l’auteur présumé des faits, « du genre ‘C’est pas nous, c’est lui’ ! », glisse une source proche du dossier.
Les policiers du service des atteintes aux biens de la rive droite ont ainsi pu l’identifier et lancer un avis de recherche, mais le suspect en question était introuvable, jusqu’à ce week-end de mai où il a été contrôlé à la gare Matabiau…
Interpellé, ce jeune homme déjà connu des services de police, toxicomane et souffrant de problèmes psychiatriques, a indiqué aux policiers qu’il ne prenait pas son traitement de façon régulière, et qu’en conséquence, « il ne se rappelait de rien ».