Souvenez-vous de ces cours d’école entièrement recouvertes de bitume, sans ombre ni verdure. Une image familière, ancrée dans nos mémoires… mais appelée à disparaître. La mairie de Toulouse a lancé en début de mandat un vaste programme de transformation des cours de récréation en véritables “cours oasis”, des espaces plus verts, plus frais et mieux adaptés aux défis climatiques. Reportage sur place.
Du goudron à la verdure
« Il y a eu une longue période où la norme, c’était de bitumer les cours d’école », rappelle Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse. Un choix fait pour des raisons pratiques : entretien simplifié, surveillance facilitée. Résultat : les cours se ressemblent bien souvent.
Mais cette époque touche à sa fin. Face au réchauffement climatique et à l’évolution des mœurs, la végétalisation devient la nouvelle norme.
« Aujourd’hui, nous cherchons à créer des îlots de fraîcheur, à la fois à l’intérieur et autour des établissements, qui serviront notamment lors des épisodes de fortes chaleurs. Le concept de ‘cour oasis’ s’inscrit dans cette dynamique que nous développons depuis plusieurs années à Toulouse », ajoute le maire.
Une cour oasis : qu’est-ce que c’est ?
Une cour oasis, c’est bien plus qu’un simple espace vert. « Elle est composée de plusieurs zones : une forte proportion de pleine terre, un espace calme et un autre pour être actif, un coin dédié à la biodiversité, des zones ombragées et bien sûr des jeux », détaille Marion Lalane-de Laubadère, élue en charge au bien grandir.

Bien souvent, les écoles disposaient déjà d’espaces verts… mais laissés à l’abandon. Avec cette nouvelle approche, l’objectif est de les rendre attractifs et fonctionnels pour tous. « Les élèves doivent pouvoir s’y dépenser, jouer, mais aussi apprendre. C’est pourquoi dans l’élaboration du projet, nous leur avons demandé leur avis, ainsi que celles des équipes éducatives. Bien sûr, on a eu des toboggans gigantesques et des cabanes dans les arbres, ça reste des enfants, mais leurs idées nous ont aidés », poursuit l’élue.
Au total, la mairie de Toulouse a investi plus de 7,5 millions d’euros dans ces projets de transformation, hors constructions neuves. D’ici à 2026, plus de 120 cours oasis auront vu le jour à travers la ville.
Focus sur l’école maternelle de Bénézet

Le groupe scolaire de Bénézet, dans le quartier Croix de Pierre, est à l’image de cette nouvelle génération de cours d’écoles. Parmi les 13 millions d’euros investis dans la rénovation de l’établissement, une part a été consacrée à l’aménagement d’une cour oasis.
Ici, ne soyez pas étonné d’apercevoir un lapin ou une poule se baladant parmi les élèves. « On y trouve un potager dans lequel poussent fruits et légumes que les enfants peuvent emporter chez eux, des arbres fruitiers, un compost, un poulailler avec des œufs frais chaque jour… et bien sûr, une belle pelouse agrémentée de jeux et de tables de pique-nique », décrit Marion Lalane-de Laubadère.
Un cadre qui fait l’unanimité auprès des quelque 87 élèves de l’école, pleinement investis dans leur nouvel environnement.