Leurs cris bruyants vous ont peut-être déjà interpellés, et leur plumage vert intrigué, les perruches à collier sont de plus en plus présentes dans l’agglomération toulousaine. L’espèce originaire d’Asie et d’Afrique s’épanouie dans la ville rose et aux alentours.
Elle mesure une quarantaine de centimètres, possède un bec rouge puissant, la perruche à collier a un cri strident et une attirance pour les platanes où on l’aperçoit dans Toulouse. Elisa, Toulousaine, en a vu une vingtaine récemment, dans le secteur de la Place Jeanne-d’Arc en centre-ville voler en bande : « j’étais étonnée d’en voir autant, ces oiseaux à la couleur vert flashy, elles passaient d’un arbre à un autre, je me suis demandée si elles s’étaient échappées de chez un particulier, si elles avaient été relâchées. »
La Place Jeanne d’Arc à Toulouse a longtemps été le dortoir principal des perruches à collier du centre-ville de Toulouse. Mais les ornithologues de l’association Nature en Occitanie, qui réalisent des comptages de perruches l’hiver, pensent désormais que d’autres dortoirs existent. L’espèce est arrivée dans la ville rose au début des années 2000 et elle s’est acclimatée : « la perruche à collier peut monter à haute altitude dans les zones ou elle est naturellement présente, en Afrique centrale, en Asie, donc elle est à même de tolérer des températures basses l’hiver » précise Ghislain Riou, ornithologue à l’association Nature en Occitanie.
Leur territoire est de plus en plus vaste, on en voit dans le jardin des Plantes de Toulouse, aux Jardins du Muséum à Borderouge, à la prairie des Filtres, mais aussi à Aucamville, Frouzins, le long du Touch, à Roques sur Garonne, Tournefeuille, L’Union, St Jean…
Des oiseaux élevés en captivité qui se sont échappés ou ont été relâchés
Elevées en captivité en Asie par des propriétaires, l’Homme a transporté les perruches dans les grandes villes du monde, en les relâchant ou en les laissant s’échapper par inadvertance. On en trouve désormais en Europe à Barcelone, Londres, Bruxelles, Lille. Les bénévoles de Nature en Occitanie recensait 155 perruches à Toulouse en 2018, la population est estimée à plus de 500 individus dans l’agglomération toulousaine aujourd’hui.
Les zones urbaines et périurbaines demeurent l’habitat privilégié de ces oiseaux cavernicoles qui nichent et élèvent leurs petits dans des cavités, des trous. « La perruche à collier se nourrit de graines principalement, de fruits, l’hiver elle survit grâce aux mangeoires installées dans les villes » explique l’ornithologue Ghislain Riou.
« Elles ne présentent pas de risques pour la biodiversité locale par contre elles entrent en concurrence avec d’autres espèces qui nichent dans des cavités, des trous dans les arbres et elles délogent parfois les chauves-souris, la huppe fasciée, le pigeon colombin, la chevêche d’Athéna, l’étourneau sansonnet et d’autres espèces qui nichent dans les arbres. » Mais Ghislain Riou rappelle que c’est avant tout la destruction des vieux arbres, des vieilles branches qui perturbent la biodiversité.
Des cris pour communiquer
Le chant des perruches à collier n’est pas très mélodieux, « ce qu’on entend ce sont ces des cris de contact, ce sont des animaux sociaux, qui vivent en groupe, communiquent entre eux, échangent des informations qu’on ne comprend pas d’ailleurs » avoue Ghislain Riou. Les vocalisations de la perruche sont constituées de gazouillis, de bavardages qui servent aussi à donner l’alerte quand l’oiseau se sent en danger.
https://www.francebleu.fr/occitanie/haute-garonne-31/toulouse-31555