Alors que le chantier de la ligne grande vitesse avance au nord de Toulouse et au sud de Bordeaux, la contestation est toujours vive. Des associations espèrent que la justice jugera le chantier illégal et interrompra les travaux comme elle l’a fait pour l’autoroute A69. Une audience pourrait avoir lieu en juillet.
L’avenir de la LGV entre Toulouse et Bordeaux connaîtra-t-il un destin aussi chaotique que celui de l’A69 ? Ce jeudi 24 avril, le tribunal administratif de Toulouse (Haute-Garonne) termine l’instruction du recours porté par cinq associations environnementales opposées au Grand projet ferroviaire du sud-ouest, le GPSO.
Une audience devrait être programmée au mois de juillet ou septembre pour juger le recours sur le fond.
L’association, les Amis de la terre de Midi-Pyrénées, suit de près le dossier. Son porte-parole, Jean Olivier, prédit à la LGV le même avenir que celui connu à ce jour par l’autoroute Castres-Toulouse, dont les travaux sont suspendus par la justice administrative.
« Il serait incompréhensible que la justice laisse faire ce projet. Il y a des impacts majeurs en termes d’environnement. Certaines espèces, comme les rossignols des marais, présentes au nord de Toulouse, ne bénéficient d’aucune mesure de compensation. Il y a le problème de la prise d’eau potable dans le canal latéral à la limite de Saint-Jory. Elle concerne 60 000 personnes et pas un mot dans le dossier sur les pollutions possibles le temps des travaux ou même après, lors du passage des trains à proximité », explique Jean Olivier.
Comme d’autres associations, les Amis de la terre s’appuient également sur les avis défavorables de la commission pour la protection de la nature, la CNPN, qui dépend directement du ministère de l’Environnement. « Son rapport pointe clairement l’absence d’études de solutions alternatives et cela est déjà rédhibitoire. S’ajoutent des doutes sur la raison impérative d’intérêt public majeur, comme pour l’A69. Et puis des dégâts irréversibles sur la biodiversité. Ce n’est pas tous les jours que ces mots sont employés », estime Jean Olivier.
À ses yeux, la poursuite du chantier serait « déraisonnable« . Pour autant, le 10 avril dernier, la justice administrative a rejeté le référé en suspension des travaux au sud de Bordeaux. Mais pour le militant de la cause environnementale, pas de quoi présager d’une issue défavorable à l’examen du dossier sur le fond. « Le juge des référés est un juge de l’urgence et de l’évidence. Là, il n’y avait pas d’urgence puisque la partie la plus sensible ne sera atteinte qu’à l’automne. Cela laisse donc le temps à la justice de se prononcer sur le fond ».
Les opposants à la LGV restent optimistes. La décision de suspendre les travaux du chantier de l’A69 est vécue comme un signe de bon augure pour l’arrêt du chantier de la LGV qu’ils contestent depuis des années. Un chantier qui pourtant est soutenu par l’État, la Région, les départements pour relier plus rapidement Toulouse à Bordeaux et donc à Paris avec un gain d’une heure de trajet environ.
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