Une femme, son fils de seize ans et un ami ont été mis en examen dans le cadre d’une mort suspecte dans la Haute-Garonne. En toile de fond : des violences conjugales. La mère de famille est suspectée d’avoir tué son concubin et d’avoir voulu cacher le meurtre.
Tout commence au petit matin du 10 mai 2025. Une femme appelle les pompiers de la Haute-Garonne pour signaler le décès de son concubin au domicile familial à Loubens-Lauragais. Elle explique qu’il a pu faire une intoxication médicamenteuse tout en reconnaissant une dispute verbale, sans violence. Le fils, âgé de 16 ans, appuie cette version. Mais le médecin du SAMU a des doutes quant aux causes possibles de la mort. Une enquête est ouverte et une autopsie ordonnée.
L’autopsie de la victime est réalisée le 12 mai. Et ce ne sont pas des traces de médicaments, mais de coups qui vont être relevées. Plusieurs traumatismes sont mis en évidence, relate le procureur de la République auprès du tribunal judiciaire de Toulouse dans un communiqué. « Ecchymoses du cuir chevelu, hématome important de la région faciale, fracture costale vitale, fracture du foie suggérant un traumatisme violent« , ces constatations vont conduire le parquet à modifier le cadre de l’enquête pour meurtre sur conjoint.
Les enquêteurs vont rapidement découvrir que la femme a appelé un ami à deux reprises au cours de la nuit. « Le second appel a été passé juste avant de contacter les pompiers« . Ces coups de fil n’ont pas été mentionnés par la mère de famille lors de ses premières déclarations. Décision est prise de la placer, elle et son fils, ainsi que l’ami contacté, en garde à vue les 13 et 14 mai 2025.
Lors de ces auditions, les versions vont évoluer. La femme dit avoir été frappée par son concubin qui l’aurait également menacée avec une barre de fer. Elle dit s’être défendue en lui tirant les cheveux et lui donnant des coups de pied au ventre. Elle affirme avoir perdu connaissance, avoir été réveillée par son fils venu lui porter secours, s’être endormie ensuite dans le canapé du salon. À 5h30 du matin, elle se rend dans la chambre et s’aperçoit alors que son compagnon ne respire plus.
Le fils confirme le déroulement de la soirée et son intervention pour séparer ses parents. Tous deux disent avoir nettoyé le sol qui était jonché de verre cassé. L’ami, lui, reconnaît les contacts téléphoniques mais nie avoir été mis au courant du décès.
Examinée, la femme présentait des bleus au niveau de l’œil, de la hanche et sur les cuisses. « Par ailleurs, une barre de fer était retrouvée dans le jardin ainsi qu’une batte de base-ball dans la chambre« , précise le procureur.
À l’issue de ses gardes à vue, la mère et son fils ont été mis en examen. La première est poursuivie pour meurtre par conjoint et modification de scène de crime. Elle a été placée en détention provisoire. Le fils, lui, est mis en examen pour meurtre sur ascendant et modification de scène de crime. Il a été placé sous contrôle judiciaire, mais le parquet a fait appel de cette décision. L’ami, suspecté de non-dénonciation de crime, a été placé sous statut de témoin assisté.
Le parquet de Toulouse précise qu’une procédure pour violences conjugales avait été ouverte en septembre 2024 contre l’homme retrouvé mort. « L’enquête n’avait pas pu déterminer qui était à l’origine de violences réciproques légères« . Personne dans le couple n’avait porté plainte et l’affaire classée sans suite.
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