Le chantier du métro ligne C bouleverse le quartier Saint-Exupéry. Entre commerces fragilisés et espoirs d’un renouveau, les riverains oscillent entre résignation et attentes face à une transformation urbaine d’ampleur.
Alors que le chantier bouleverse le quotidien, les commerçants se battent pour survivre.Le grand chantier de la future station de métro de la ligne C a entraîné la fermeture de la fin de l’avenue Saint-Exupéry, et la place de l’Ormeau a disparu. C’est un chantier qui a transformé le visage de ce quartier, encadré par l’avenue Jean-Rieux, l’avenue Antoine-de-Saint-Exupéry et la route de Revel, au grand dam des habitants. Son emprise a totalement effacé la place historique.

Commerces fragilisés, espoirs reportés
Au-delà de l’aspect environnemental, c’est aussi l’avenir commercial du quartier qui inquiète. Avec les palissades et le bruit des engins, les commerçants souffrent. « À part les habitués, les gens ne s’arrêtent plus », affirme Sarah, la responsable de Secrets de pains. « Avant le chantier, nous étions ouverts toute la journée jusqu’à 20 h. Maintenant, nous fermons à 14 h. » Chez Sylvie, fruits et légumes, le propriétaire fulmine devant la baisse de chiffre d’affaires. Le quartier est méconnaissable, se désole-t-elle. « On prend notre mal en patience… »
La célèbre pizzeria de l’Ormeau, pilier du quartier depuis plus de 40 ans, est quant à elle restée ouverte. « Nous sommes là depuis plus de 40 ans et nous attendons avec impatience l’ouverture du métro. Le quartier change, mais nous ne souffrons pas beaucoup. Les ouvriers du chantier ont remplacé la baisse de fréquentation habituelle. C’est leur nouvelle cantine ! », confie Ly, la responsable. Derrière cette façade qui a tout d’une banale pizzeria, les 17 salariés maintiennent leur rythme et cuisent 700 pizzas à emporter chaque jour. Sur la portion de l’avenue Saint-Exupéry mise en impasse jusqu’à la rue de Tahiti, le marché de plein vent se tient toujours deux fois par semaine, le mardi et le samedi. « On aimerait que ça redevienne un cœur de quartier paisible », soupire Annie, une habituée du marché.
« Les futurs aménagements prévus dans ce faubourg historique dynamique permettront de réserver plus de place aux piétons et aux cycles, d’offrir une meilleure visibilité des commerces, des équipements, des services, et d’améliorer la sécurité et le confort des accès au métro », assure la mairie. En 2028, on pourra accéder au centre-ville de Toulouse en moins de 8 minutes !