À Toulouse, mardi 29 avril, les étudiants en médecine, internes et médecins de toutes spécialités seront dans la rue pour dénoncer la loi Garot sur les déserts médicaux, adoptée par de nombreux députés dont ceux de la Haute-Garonne et du Tarn.
Alors que la problématique des déserts médicaux est de plus en plus d’actualité, quatre associations d’étudiants en médecine à Toulouse (Association coopérative des étudiants en médecine de Toulouse, AIMG MP, Internat de médecine des hôpitaux, MP AGJIR), soutenus par la plupart des syndicats de médecins, lance un appel à manifester, mardi 29 avril, pour dénoncer « la loi Garot sur les déserts médicaux signée par les députés de Haute-Garonne et du Tarn », du nom du député socialiste de la Mayenne Guillaume Garot. Le cortège s’élancera, vers 17 heures, au départ de la faculté de médecine aux Allées Jules-Guesdes.
« Le numerus clausus a limité le nombre de médecins »
« Depuis plusieurs années, expliquent les associations dans une longue tribune, l’accès aux soins est difficile en France et particulièrement en Occitanie. D’une part dû à un manque de financement des hôpitaux mais aussi pour le secteur ambulatoire, et d’autre part à cause du nombre trop faible de médecins. L’instauration du numerus clausus en 1971 a limité l’accès aux études de médecine et de facto le nombre de médecins aujourd’hui. Alors que les besoins de santé sont croissants dans un contexte de vieillissement de la population et de multiplication des pathologies chroniques. C’est donc un ensemble de facteurs qui expliquent les problématiques d’accès aux soins ».
Sans l’aval de l’ARS, pas d’installation…
Parmi les principaux points qui coincent concernant la proposition de loi transpartisane, adoptée mercredi 2 avril par les députés, l’article phare qui vise à réguler l’installation des médecins sur le territoire sous condition. L’examen du reste du texte est prévu début mai. Pour s’installer, les médecins devront solliciter l’aval de l’Agence régionale de santé (ARS), mais ils pourraient être parachutés de droit dans une zone désertée par les soignants. Au reste, dans les territoires les mieux pourvus, le médecin ne pourrait s’installer que lorsqu’un autre s’en va.
« Dans notre région Occitanie, toute installation de médecins dans le nord de la Haute-Garonne, au sud de Montauban, à l’Ouest du Lauragais, à Toulouse et Albi, en dehors de quelques quartiers classés prioritaires, ne sera plus possible », dénoncent les associations.