Le derby entre le Stade et le CO, largement à l’avantage des Toulousains hier, a été historique dans un sens, même si les « rouge et noir » ont vu deux de leurs essais refusés.
Combien de fois Toulouse et Castres se sont-ils affrontés au Stadium depuis 2000 ?
Les rendez-vous entre les deux voisins sont assez rares dans l’enceinte principale de la Ville rose. Si Toulousains et Castrais ont plus l’habitude de se retrouver aux Sept-Deniers, ils se sont déjà affrontés quatre fois sur l’île du Ramier depuis 2000. La première fois, ce fut en 2001 lors de la demie du championnat de France, remportée par les « rouge et noir », futurs vainqueurs du Brennus. Parcours qui s’est répété en 2012 pour les Haut-Garonnais, passés là aussi par le Stadium face au CO lors du dernier carré avant d’être champions. Le Stade et le CO ne se sont défiés qu’à deux reprises au petit Wembley. Hier donc, et en 2022, avec à chaque fois un succès des hommes d’Ugo Mola.
L’essai de Barassi aurait-il pu être accordé ?
Dans le fond oui. Si l’arbitre Luc Ramos a dans un premier temps établi la légalité du plaquage de Leone Nakarawa sur Simon Daroque – le Fidjien évitera plus tard un carton jaune pour un en-avant volontaire à cinq mètres de la ligne (35) –, il a ensuite jugé que Dimitri Delibes perdait seul le contrôle du ballon à quelques mètres de la ligne. Même si les images semblent démontrer que Josaia Raisuqe tape le ballon avec sa main droite lors de son plaquage. Ce qui, normalement, ne devrait pas compter comme un en-avant.
Et l’essai de Willis a-t-il été logiquement refusé ?
Si la malice du troisième ligne toulousain, qui tendait le bras en étant à moitié soulevé par Yann Peysson (50), pour aplatir, est louable, son mouvement précédent lui a coûté ces cinq points. L’Anglais, d’abord mis au sol par Paul Jedrasiak, aurait dû relâcher son ballon avant de se relever. Ce qu’il n’a pas fait, et que monsieur Ramos a logiquement relevé pour refuser ce qui aurait été le premier essai de la seconde période.
Comment s’est passée la première de Luka Matkava avec le CO ?
À l’image de ses coéquipiers, l’ouvreur géorgien a vécu une rencontre calvaire. Il est difficile de lui en vouloir tant il est compliqué de guider son équipe quand on est sans cesse sur le reculoir. En touchant très peu de ballons intéressants, l’ancien du Black Lion n’a pu se mettre en évidence. S’il a converti ses deux tentatives face au but (9, 23) et a pu montrer la longueur de son jeu au pied (5), le joueur de 23 ans, positionné parfois à l’aile sur les phases défensives, n’a pas eu grand-chose à se mettre sous la dent sur le front de l’attaque, la possession revenant largement aux Toulousains (67 %). Peut-être est-ce le contexte et le scénario de la partie qui lui ont fait perdre quatre ballons, manquer une pénaltouche (68) ou envoyer une passe dans le vide (73).
Combien de plaquages les Castrais ont-ils manqués ?
Si le Stade Toulousain a autant pris le dessus, c’est aussi parce que la défense du CO a ouvert ses portes hier au Stadium. Rien qu’à la pause, les Tarnais avaient complété 122 plaquages, mais 27 furent loupés. Cela faisait beaucoup et expliquait au passage la lourdeur du score au bout de 40 minutes (6-31). Et la seconde période fut d’ailleurs du même acabit. Les Olympiens ont au total raté 51 plaquages (81 % de plaquages réussis), et souffert aussi de montées défensives solitaires.
Y avait-il déjà eu un tel écart dans un derby depuis l’avènement du rugby professionnel en 1995 ?
Jamais. La rencontre d’hier restera le plus gros écart de points entre Stade et CO sur les 30 dernières années (46 unités). Jusqu’ici, la plus large victoire avait été en faveur des « bleu et blanc », vainqueurs de leurs voisins, à Pierre-Fabre en avril 2017, avec 45 points d’avance (52-7). Sur le podium, on trouve ensuite le 41-0 des Toulousains infligé aux Castrais en octobre 2021.
Faut-il s’inquiéter pour Blair Kinghorn avant la demi-finale de Champions Cup à Bordeaux ?
Non selon l’entraîneur des skills du Stade, David Mélé. L’arrière écossais, à l’issue d’un duel aérien avec Geoffrey Palis, est retombé au sol en se tenant le genou droit, puis a laissé sa place à Pierre-Louis Barassi (9). « Il a pris un coup sur le genou, on ne sait pas s’il y a eu une torsion, on verra avec le médecin. Néanmoins, les premiers examens semblent indiquer que ce n’est pas grave », a rassuré l’ancien numéro 9.