La Dépêche du Midi a organisé une visite privée du Musée imaginaire d’Oli, aux Abattoirs, ce mercredi, pour ses abonnés et ses clients, quelques jours avant sa clôture. Ces derniers ont pu (re) découvrir l’exposition à l’occasion d’une visite guidée, organisée spécialement pour eux, alors que le musée était fermé au public. Ce moment s’est conclu par la venue d’Oli. « J’espère que ça vous a plu. C’est bientôt la fin de cette aventure, on a vécu plein de choses différentes, a-t-il déclaré. Je suis assez ému, parce que je me rends compte que c’est la dernière fois que je viens en parler ici. »

Depuis le 6 décembre 2024, cette « carte blanche » d’Oli aux Abattoirs a attiré plus de 100 000 visiteurs, qui ont vécu une « expérience assez atypique », un « moment hors du temps », de l’avis de Jean-Nicolas Baylet, le directeur général du groupe La Dépêche du Midi. L’artiste toulousain du duo Bigflo & Oli a procédé avec sa propre sélection d’œuvres, dans les archives du musée, et en a créé d’autres spécialement.
Laurence, 57 ans, de Portet-sur-Garonne, vient pour la deuxième fois, avec un plaisir renouvelé. « J’ai retrouvé des tableaux que j’aime bien : Keith Haring, le fusain d’Ernest Pignon-Ernest, explique-t-elle en montrant du doigt le grand mur, recouvert d’œuvres, dans la grande salle du sous-sol. C’est génial parce que ça a attiré du monde qui ne vient pas habituellement au musée. La première fois, j’y ai amené mes petites nièces de 5 et 8 ans, elles se sont bien amusées, c’est très ludique. Elles n’étaient jamais venues dans un musée avant. »
« C’est très accessible »
Julie est assise à une table, aux côtés de son fils Thibaut, 5 ans, qui griffonne sa huitième carte de Pierre Mortel. Cet artiste a mis à disposition, sur un présentoir, d’innombrables cartes postales, qui sont décorées par les visiteurs, puis accrochées sur un immense mur. « J’ai adoré les installations décalées, comme le Photomaton. Il y a vraiment beaucoup de créativité qui sort de cette expo, explique cette maman de 37 ans. Je ne suis pas une grande fan des musées et pourtant… j’aime la façon dont ça nous est présenté. C’est très accessible. Et le fait de voir mon enfant être aussi réceptif, ça me donne envie de revenir. Il a vraiment bien accroché, c’est encore mieux que ce que j’imaginais. » Son fils a en effet été très intrigué par l’œil géant, projeté sur le mur qui accueille habituellement le rideau de scène de Picasso. Alors qu’Oli est en pleine séance de dédicaces et de selfies, le petit est même venu lui tirer la manche pour lui chuchoter à l’oreille : « J’ai beaucoup aimé le Monsieur qu’on voit pas jouer du piano », en référence à l’installation étonnante qui met en scène une ombre jouant du Nougaro.

Louise et Lyna, deux cousines de 20 et 21 ans, doivent leur invitation à une de leurs tantes, abonnée à la Dépêche. Fans de Bigflo & Oli depuis le collège, elles n’ont pas boudé leur plaisir. « On le reconnaît vraiment dans les œuvres. Toute l’expo est marquée par ce qu’il aime, il a su y apporter une sensibilité près profonde, estiment les deux jeunes femmes. On comprend mieux d’où il tire des textes. On ressent ses inspirations, l’importance de ses origines, de sa famille. »
Maxence et Milan, 19 ans, étudient ensemble en école supérieure. Pour eux aussi, c’est une première. « C’est surprenant. Je n’ai pas trop l’habitude d’aller dans des musées. Mais ici, ça m’a fait marrer : la salle consacrée à Toulouse, avec ses bancs et son kebab, la vidéo sur son père au sujet du verre d’eau, confie Maxence. J’écoutais Oli quand j’avais 12-13 ans. Depuis, je continue à le respecter, je le suis sur Instagram. C’est lui qui m’a donné envie de venir. Quand on connaît l’histoire derrière l’œuvre, on s’y attache. On peut passer à côté si on n’a pas d’explication. »
Du haut de ses 47 ans, Ludovic, s’est lui aussi reconnu dans ce Musée imaginaire : « Ça me parle beaucoup, il y a plein de références à Toulouse, au rap, au graff, confie-t-il. J’aime bien l’art contemporain, j’apprécie la façon dont Bigflo & Oli font du rap. On voit qu’ils aiment leur ville. Ce sont des acteurs de la vie locale. Ici, il n’y a pas de frontière des classes. » Il conclut sa visite en se faisant dédicacer un bob – « pour les collègues » – et un selfie avec la star, juste pour lui.