L’humoriste « Marie s’infiltre » interpelle Jean-Luc Moudenc sur les travaux à Toulouse dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux. Entre satire piquante et invitation publique, l’humoriste tacle les bouchons… Et décroche une réponse inattendue du maire en vidéo.
« Monsieur le maire, je vous écris avec le respect dû à votre fonction et l’insolence d’une artiste qui s’apprête à retourner votre ville comme un cassoulet sur le feu, même si on le sait, ici, ça mijote ». Ainsi débute la lettre de l’humoriste « Marie s’infiltre » à Jean-Luc Moudenc.
On pourrait croire le ton badin en visionnant la vidéo de celle qui a fait du happening une spécialité, alors qu’elle écrit, installée tranquillement devant une plage exotique, avec soleil et cocotier en fond de carte postale. Mais si elle prend la plume, ce n’est pas pour faire un panégyrique de l’édile, mais pour lui soumettre quelques critiques.
« D’abord, permettez-moi de vous féliciter : transformer la Ville rose en ville bouchon relevait d’un tour de force que seule votre administration pouvait accomplir. La rocade est désormais l’attraction touristique principale de la fête foraine Saint-Michel. Ensuite, quelle audace d’avoir fait du centre-ville un escape game nouvelle génération. Tout est tourné autour des travaux qui n’en finissent plus jamais. Un thriller urbain, signé Jean-Luc Productions », raille-t-elle, énumérant les chantiers des rues de Metz et Croix-Baragnon, mais aussi de la ligne C du métro. « À ce rythme, la fin des travaux coïncidera avec la nouvelle fin du monde de Bugarach », clashe-t-elle dans le petit film posté vendredi.
« Mais, mon Jean-Luc, je vous aime quand même », lâche-t-elle, avant de l’inviter, lui « et toute la mairie de Toulouse » à son spectacle Culot, qui se jouera le 18 décembre 2025 au Zénith de Toulouse. « Et je vous attends vraiment. Pas comme la ligne TGV Paris-Toulouse qu’on attend depuis 2006 », poursuit-elle. Elle suggère alors au maire de Toulouse d’équiper la ville de punching-balls pour calmer les nerfs des Toulousains en attendant, en référence à la polémique sur les militants d’extrême gauche qui s’entraînaient sur des sacs de frappe à l’effigie du maire de Toulouse.
« On ne fait pas des travaux pour embêter les gens »
Un post en forme de coup de com pour celle qui se dit « Toulousaine dans l’âme ». Et qui n’a pas échappé au principal intéressé, qui s’est fendu d’une réponse, aussi en vidéo. « Je voudrais dire merci à Marie d’avoir fait cette vidéo parce que ça me permet de redire le sens de tous ces travaux », démarre le maire de Toulouse, dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux. « On ne fait pas des travaux pour embêter les gens. On les fait parce que, justement, les gens nous les ont demandés. Pour améliorer leur vie quotidienne, pour mieux recevoir nos visiteurs et notamment pour lutter contre les embouteillages. Quand on fait une ligne de métro, c’est un chantier, ça crée de la gêne. Mais demain, quand la ligne C du métro sera faite, il y aura 90 000 voitures en moins chaque jour dans le trafic à Toulouse », insiste-t-il.
Il répond ainsi aux bouchons, listant la création de pistes cyclables ou encore l’embellissement de Toulouse, notamment rue Croix-Baragnon, où « il n’y a plus de voitures, il n’y a plus d’embouteillages et c’est très beau ». « Vous parlez de la rue de Metz, vous avez raison, mais le chantier est terminé dans 4 semaines », rappelle-t-il, invitant l’humoriste à venir vérifier par elle-même sur place lors de son passage en décembre à Toulouse, lorsque les chantiers seront terminés. « D’ici là, je vous souhaite de belles vacances dans votre resort paradisiaque et je vous dis à bientôt », conclut-il un brin ironique.
Un échange qui n’a pas échappé au reste de la classe politique toulousaine. Régis Godec, le candidat écologiste aux municipales 2026, y voit lui « une opération de communication assez pathétique de la part de Jean-Luc Moudenc. Le faux clash, qui prépare la fausse réconciliation, qui permettra à la fin de dire : merci pour ces travaux M Le Maire… Une campagne municipale mérite mieux que cela », assure-t-il.