Nombre de passagers limité, zone « bien-être », réservoir supplémentaire… L’A350 ultra-long-courrier de Qantas promet à ses passagers des vols de plus de vingt heures dans le plus grand confort. On vous explique comment.
Relier Sydney (Australie) à Londres (Royaume-Uni) ou New York (États-Unis), sans escale, c’est le pari un peu fou qu’entend relever dès 2027 la compagnie aérienne Qantas. Son projet de vols ultra-long-courriers porte le nom de code Sunrise, « lever du soleil » en français. Il prévoit d’opérer des vols directs entre la côte est de l’Australie et la côte ouest américaine ou l’Europe. L’idée remonte à 2017. À l’époque, la compagnie australienne avait mis au défi Airbus et Boeing de livrer un avion capable d’effectuer des vols pouvant atteindre 22 heures. Cinq ans plus tard, c’est l’A350-1000 qui a finalement été retenu et Qantas en a commandé douze exemplaires.
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Un A350 très spécial
Pour pouvoir réaliser de tels vols longue distance, l’avionneur européen a dû revoir sa copie par rapport à la version originale et procéder à une modification majeure. L’A350 de Qantas disposera, en effet, d’un réservoir central supplémentaire de 20 000 litres, portant sa capacité totale en carburant à 184 000 litres et son rayon d’action de 16 000 km à 18 000 km. Pour réduire la masse de l’appareil, la compagnie australienne a aussi opté pour une configuration cabine allégée. Le long-courrier ne transportera que 238 passagers, contre 480 dans la version haute densité proposée par Airbus. Les A350-1000 de Qantas compteront 140 sièges en éco, 40 en premium éco, 52 en classe affaires et six suites en première classe.

Pour offrir un maximum de confort à ses clients, le transporteur a fait appel pour l’aménagement cabine à l’expertise de Coon Design, Neil Perry, et du centre Charles Perkins de l’université de Sydney. Les passagers de classe éco disposeront d’un écran de 34 cm de diagonale et d’un siège avec un pitch* de 84 cm, soit 5 cm de plus en moyenne que ce qui se fait habituellement. Ceux de la premium éco auront un siège plus large doté d’un appuie-tête ajustable et d’un repose-mollet permettant un maintien complet de la jambe.
Configurée en 1-2-1, la business sera, quant à elle, équipée d’un fauteuil qui se transforme en un lit de deux mètres de long, d’un écran tactile de 45 cm de diagonale, et d’une porte coulissante pour plus d’intimité. La suite privative de la première classe enfin, disposera d’un lit simple, d’un fauteuil inclinable, d’un grand espace de travail et de repas modulable pour une ou deux personnes, et d’un écran de plus de 80 cm de diagonale.

Une zone « bien-être » pour tous les passagers
Et pour se dégourdir les jambes durant ces vols interminables, tous les passagers auront accès à une zone « bien-être » située vers l’arrière de l’appareil, entre la classe éco et la premium. Cet espace sera équipé d’un bar en libre-service pour se rafraîchir à n’importe quel moment, de deux écrans où seront diffusés des exercices pour s’étirer, et de surfaces sculptées et de poignées pour faciliter leur exécution.

Avec les premières livraisons attendues au second semestre 2026, Qantas prévoit de lancer courant 2027 ce qui seront alors les vols commerciaux les plus longs du monde. Aujourd’hui, le titre est détenu par Singapore Airlines, qui opère un A350-900 ULR (Ultra Long Range) entre Singapour et New York. Pour parcourir les 15 300 km qui séparent les deux villes, il faut compter environ 19 heures de vol. Le record absolu en la matière a, quant à lui, été établi le 10 novembre 2005 lorsqu’un Boeing 777-200LR Worldliner a parcouru 21 600 km d’une traite. Le trajet entre Hong Kong et Londres a duré 22 heures et 42 minutes… Une éternité !