Accusé de harcèlement sexuel, un gérant d’auto-école à Ramonville-Saint-Agne (Haute-Garonne) est suspendu. L’enquête révèle des témoignages troublants, sur fond de traumatisme familial et de possible instabilité mentale.
Le directeur d’une auto-école de Ramonville-Saint-Agne, âgé de 63 ans, pourrait être suspendu de ses fonctions par décision de justice. Il est mis en cause par plusieurs de ses anciennes élèves pour un comportement jugé « tendancieux ».
L’affaire remonte à l’année 2024. Une jeune femme de 21 ans avait alors commencé des cours de conduite avec cet homme. Selon elle, il aurait profité de la proximité imposée par l’habitacle pour lui faire des avances et multiplier les allusions à caractère sexuel. Ces comportements auraient perduré au fil des séances.
Elle a décidé de porter plainte pour harcèlement sexuel. Le parquet de Toulouse a chargé le groupe d’appui judiciaire de la rive droite, spécialisé dans ce genre de dossiers, de mener l’enquête. Les investigations, jugées sérieuses et approfondies, ont conduit les policiers à interroger une trentaine d’inscrites de l’établissement. Parmi elles, une jeune femme affirme que le suspect l’a touchée à plusieurs reprises lors d’une sortie à moto, des gestes qu’elle considère comme « clairement sexuels ».
Son fils condamné pour meurtre à 23 ans de prison
La majorité des personnes entendues ont livré des témoignages convergents, évoquant des agressions verbales similaires survenues ces dernières semaines. Pourtant, seule la jeune femme de 21 ans a décidé de porter plainte. Les autres témoignages, bien que concordants, n’ont pas donné lieu à des procédures judiciaires. Le médecin légiste a constaté chez elle des signes de traumatisme psychologique.
Le 5 mai, le mis en cause, déjà connu pour des faits similaires, a été placé en garde à vue. Il a nié l’ensemble des accusations lors de son audition. Toutefois, son attitude jugée inhabituelle a conduit les enquêteurs à s’interroger sur son état mental. Ce père de famille aurait été profondément bouleversé par la condamnation d’un de ses proches à 23 ans de prison pour meurtre l’année précédente.
Une expertise psychiatrique est prévue prochainement pour évaluer l’état mental de l’accusé. En attendant, il a été déféré au parquet de Toulouse et placé sous contrôle judiciaire. Son procès devrait se tenir dans un délai de six mois maximum.
D’ici là, le procureur de la République a requis l’interdiction pour lui d’exercer sa profession. Les autorités devront se pencher rapidement sur le sort des élèves déjà inscrits à cette auto-école, qui pourraient se retrouver sans solution après une éventuelle fermeture de l’établissement.