Transport de passagers, enfants dans les paniers, vélos détériorés… Depuis l’arrivée des vélos à assistance électrique, des usages à risque se multiplient sur le service vélÔToulouse. Tisséo et JCDecaux alertent et annoncent des mesures.
À Toulouse, on voit de plus en plus de vélÔToulouse détournés de leur usage initial. Deux personnes sur un même vélo, usagers assis sur les paniers, debout sur le cadre arrière ou même installés sur la batterie. Avec la flotte électrique, il est moins fatigant de transporter quelqu’un. « Nous avons même été témoins du transport d’enfants et de bébés dans les paniers », alerte Tisséo.

Des comportements qui ne relèvent plus de l’anecdote mais d’un phénomène préoccupant. « On en a vu faire du vélo avec la roue crevée, directement sur la jante. Avec la version électrifiée, cela semble faisable aux usagers… », rapporte Patrick Tregou, directeur régional de JCDecaux.
400 vélos immobilisés chaque jour
Selon JCDecaux, entre 250 et 400 vélos sont hors service quotidiennement, immobilisés par des casses dues à de mauvais usages. Cela impacte directement les utilisateurs, mais aussi la collectivité, cofinanceur du service.

« Les usagers se mettent réellement en danger lorsqu’ils utilisent les vélos de cette manière. Le risque de casse du vélo en pleine course n’est pas négligeable, et les systèmes de freinage ne sont pas dimensionnés pour arrêter une charge de deux personnes », insiste Tisséo.
Les réparations se multiplient : cadres tordus, freins endommagés, roues et fourches déformées. Le budget des pièces détachées a été doublé, les équipes en atelier renforcées, et la surface de réparation étendue.

Des sanctions déjà en cours
En parallèle, une vague de sensibilisation a été lancée, couplée à une surveillance accrue. La police municipale verbalise désormais les usagers qui enfreignent le code de la route.
Entre le 1er octobre 2024 et le 10 avril 2025, 281 verbalisations ont été dressées pour des comportements dangereux, indique la Métropole : transport de passagers dans le panier, usage du téléphone, conduite sur la roue arrière. Exemples de sanctions : 35 € pour circuler à deux, 135 € pour rouler sur le trottoir, 135 € pour port d’écouteurs en roulant, 35 € pour absence de clignement avant un virage.

Des nouveaux paniers qui s’appuieraient sur la roue avant…
Pour tenter d’enrayer ces pratiques, JCDecaux va mettre en circulation 150 nouveaux vélos avec paniers réduits. Mais cela ne semble pas suffisant. « Certaines personnes fines arrivent encore à s’y asseoir… », admet Patrick Tregou.
Même à Lyon, où ces paniers plus petits sont déjà utilisés, le problème persiste. « Nous modifions donc notre stratégie, indique Tisséo. JCDecaux réfléchit à un nouveau design de panier en plastique déformable, qui s’appuierait sur la roue avant si une forte charge est posée, empêchant ainsi le vélo de rouler. »
Une solution plus complexe à mettre en œuvre : nouveau design, ingénierie, fournisseurs, production, installation… Si elle est validée, elle ne pourrait être opérationnelle qu’entre 6 mois et un an.
Un appel à la responsabilité
Enfin, JCDecaux n’écarte pas la possibilité de brider légèrement les moteurs des vélos à assistance électrique pour rendre le transport d’un passager moins confortable. Une mesure à double tranchant, qui pourrait gêner aussi les utilisateurs réguliers.
Tisséo et JCDecaux en appellent à la responsabilité collective : « Chaque vélo cassé, c’est un vélo en moins pour ceux qui en ont vraiment besoin. »
Les VélÔToulouse en chiffres
Il y a plus de 5 600 vélos disponibles dans la métropole, répartis sur plus de 600 stations. 150 nouveaux vélos avec paniers réduits seront déployés dans les prochaines semaines. Entre 250 à 400 vélos sont immobilisés chaque jour en raison de dégradations ou d’utilisations inadaptées. Les contrevenants risquent 35 € d’amende en cas de mésusage constaté par la police municipale. Pour signaler un vélo dégradé, rendez-vous sur l’application VélÔToulouse ou appelez le service client JCDecaux.