Suite à un appel national à la mobilisation, des centaines de taxis, en grève, ont bloqué le périphérique toulousain ce lundi. Deux opérations escargot se sont lancées : une le matin et une l’après-midi. D’autres ont rejoint Pau à une allure normale.
Il fait à peine jour ce lundi matin, mais plusieurs centaines de taxis sont déjà postés devant l’aéroport Toulouse-Blagnac, au niveau du rond-point de l’Envol. En cause : un appel national à la mobilisation, lancé par l’intersyndicale du secteur et nourri par deux revendications.

D’abord, les plateformes VTC, comme Uber, Bolt, ou Heetch. « Elles mangent notre travail, sans respecter la réglementation, alerte Stéphane Abeilhou, porte-parole d’OST 31. Et elles se dédouanent de toute fiscalité, pendant qu’on croule sous les charges. C’est de la concurrence déloyale. »
Autre point de tension : les décisions récentes de la Caisse nationale d’assurance maladie concernant les transports sanitaires, perçues comme défavorables aux taxis conventionnés. « Ça met à mal nos entreprises avec des baisses de chiffre d’affaires estimées entre 40 % et 60 %, déplore Simon Sanchez, vice-président du syndicat TER 31. Dans ma société, je risque de devoir licencier un salarié. »
Deux opérations escargot le même jour
Pour se faire entendre, les taxis ont perturbé les routes de la Ville rose. Deux opérations escargot ont été menées, une de 8 à 12 heures environ sur le périphérique extérieur, puis une autre de 16 à 17 heures, dans le sens inverse. Au plus fort de la mobilisation, 400 véhicules étaient présents.

De nombreux automobilistes toulousains ont été impactés, comme Carine. « J’ai trouvé leur façon de faire inacceptable, témoigne-t-elle. Ils ont envoyé des fumigènes et des pétards, rendant l’air étouffant. Je soutiens leurs manifestations d’habitude, je suis d’ailleurs cliente régulière des taxis. Mais là, je n’ai pas trouvé ça normal. »
D’autres ont simplement mis plus de temps à aller au boulot. Margot, qui habite le quartier des Amidonniers et travaille à Villeneuve-Tolosane, a mis 40 minutes au lieu de 15 habituellement. « J’étais en route quand Waze a modifié mon trajet : j’ai fait un détour par le nord, pour prendre la rocade arc-en-ciel plutôt. »
La mobilisation continue à Pau
« L’idée est de se faire entendre par les politiques, c’est à eux de nous protéger, lance Simon Sanchez. On se fait marcher dessus tous les jours. » Une délégation a été reçue par le préfet ce lundi midi.

« On ne peut pas être satisfaits de cette rencontre, relate le vice-président de TER 31. Il s’est engagé à renforcer les contrôles sur les VTC, mais concernant les transports sanitaires, il ne peut rien faire. On attend donc d’être reçus par le maire de Toulouse. » Pour l’heure, ils n’ont pas prévu d’autres mobilisations dans la Ville rose.
Mais ce n’est pas le cas de Pau. Un autre cortège, au départ de Blagnac, s’est dirigé vers la préfecture des Pyrénées-Atlantiques ce lundi, à une allure normale, pour rencontrer François Bayrou. « Le Premier ministre ne nous a pas reçus, regrette Stéphane Abeilhou. On va tenir le camp ici jusqu’à ce qu’il accepte. Car ça fait 15 ans qu’on nous balade, qu’on nous prend pour des couillons. On ne veut pas repartir les mains vides, on attend des engagements concrets. »