En première partie de Jean-Jacques Vanier, Anne Bourgès présentera « Solo d’humeur russe pour actrice émotionnellement élastique »… Tout un programme à l’affiche de la nouvelle « Soirée 1 + 1 », vendredi 6 juin, à l’Escale à Tournefeuille.
Les « Soirées 1 + 1 » lancées à l’Escale à Tournefeuille, en début de saison, permettent de découvrir deux univers artistiques sur une même scène. Après le bel hommage à Barbara par Sylvie Maury et Philippe Gelda, suivi des mots percutants de Duras dans « La Cuisine de Marguerite » par Corinne Mariotto, place à d’autres réjouissances littéraires et théâtrales…
Avec « A la recherche de la recherche », l’humoriste Jean-Jacques Vanier promet une lecture-spectacle anticonformiste de l’œuvre de Marcel Proust, entre éclats de voix et de rire aussi. Auparavant, la comédienne toulousaine Anne Bourgès présentera sa nouvelle création au titre souriant : « Solo d’humeur russe pour actrice émotionnellement élastique » qui aurait pu aussi s’intituler : « Tchekhov, ma mère et moi »…
Humour et âme russe
« Ce titre évoque le chemin fragmenté d’un parcours d’artiste et mes questionnements profonds sur les liens invisibles mais réjouissants entre le théâtre et la mort », explique celle qui a démarré à Toulouse dans la compagnie Lever du Jour aux débuts du théâtre du Grand Rond. « C’est également une démarche, celle de travailler comme un élastique des humeurs qui s’étirent très loin mais peuvent revenir quasi instantanément à leur état d’origine. Avec une grande sincérité, je m’attache dans ce spectacle à me permettre, avec drôlerie et autodérision, les excès et l’abandon attribués à l’âme russe ».
C’est aussi parce qu’elle aime Tchekhov, fil rouge de la pièce, qu’Anne Bourgès a décidé de mêler son œuvre à sa propre histoire de vie, hantée par le fantôme omniprésent de sa mère… Elle invite le public à un voyage entre les tirades des pièces cultes du dramaturge russe et son processus de création artistique dans notre monde chamboulé. « Dans ses pièces, Tchekhov évoque la fin d’un monde qui trouve un écho aujourd’hui dans notre société en danger, face à de nombreux défis comme l’écologie, présente aussi chez Tchekhov », constate l’autrice et interprète de « Solo d’humeur russe pour actrice émotionnellement élastique » qui a déjà mis en scène « Les Trois sœurs ».
Les amateurs du théâtre de Tchekhov y trouveront leur compte et de nombreuses références. Ceux qui connaissent moins se laisseront porter par la fluidité du propos et la diction impeccable d’Anne Bourgès. Avec pour seul décor un coffre à roulettes qui sert à la fois de siège et de boîte gigogne, à la manière des matriochkas, elle déroule le fil d’une vie ponctuée de rencontres, de questionnements et d’une profonde envie de rire de tout, en bonne compagnie.