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Ne pouvant se résoudre à une dégradation totale du Refuge des tortues qui a attiré des milliers de visiteurs, la Ville de Bessières, au nord de Toulouse, propose de racheter le terrain fermé après perquisition en 2024 et de le confier à un porteur de projet.
Cédric Maurel, maire de Bessières, commune du nord toulousain, l’avait annoncé à la fin de l’été lors d’échanges sur le sujet : la Ville travaille sur « une action conjointe pour préparer la réouverture rapide et pérenne du refuge des Tortues « . La parole a été tenue. Lors du conseil municipal qui avait lieu ce mercredi 17 décembre, la municipalité a décidé de « se porter acquéreur du terrain pour faciliter ce redémarrage du site en apportant sa caution auprès des services de l’État (administratifs et vétérinaires) » et éviter que le lieu » ne continue ne se dégrader », confirme le maire ce jeudi.
Le terrain en question appartient à des propriétaires privés qui le mettaient à disposition de l’ART (Association du Refuge des Tortues), laquelle versait un loyer confirme Frédéric Lavail, membre actif et porte-parole de l’ART. La municipalité confie également qu’ « un porteur de projet souhaite redémarrer le site en reprenant les mêmes objectifs et activités : préservation de l’espèce, accueil du public ». Selon le maire de la commune, « les Domaines ont estimé la valeur du terrain (57 288 mètres carrés) entre 68 228 et 77 000 euros ». Le prix de vente a été fixé « à 75 000 euros ».
Fermé en mars 2024, après perquisition, le Refuge de Tortues a été mis en liquidation judiciaire en février dernier. Environ 1500 tortues terrestres et aquatiques ont alors été déplacées dans différents lieux, dont des zoos, par les services de l’État. En avril de la même année, le créateur et responsable du refuge, Jérôme Maran, a été placé sous contrôle judiciaire pour « atteinte à des espèces protégées et actes de cruauté envers des animaux ». Ses rares prises de parole ont été pour dénoncer cette décision tout en martelant vouloir tout faire « pour que la vérité éclate ».
Enquête en cours
L’enquête est toujours en cours. La gestion du refuge qu’il a créé a été confiée à un administrateur judiciaire. Depuis, les services de l’État affirment s’être « mobilisés pour porter assistance et soins aux tortues » affirmant que« près de 1 000 tortues terrestres ont été transférées vers des structures agréées, tandis que les tortues (aquatiques) restant sur site font l’objet de soins réguliers financés par l’État ».
Malgré ces affirmations, des témoignages, pour beaucoup anonymes, ainsi que des vidéos ont été adressés aux médias montrant une situation tout autre et un site abandonné. Ces informations avaient alors fait réagir Pierre-André Durand. Le préfet de la région Occitanie, préfet de la Haute-Garonne, assurait que « toutes les décisions sont prises avec discernement, rigueur et conformément au cadre judiciaire. Toute communication relative à cette affaire par des tiers doit être considérée avec prudence, afin de ne pas entraver les actions engagées depuis le début de la procédure « .
Cédric Maurel en avait profité pour rappeler que la ville de Bessières « accompagne quotidiennement les soigneurs afin de garantir l’alimentation des animaux et le bon fonctionnement des bassins », que « la police municipale effectue des passages réguliers et le site est placé sous vidéoprotection afin de prévenir toute intrusion ».
Selon le porte-parole de l’ART, entre 250 et 300 tortues aquatiques, actuellement en hibernation, vivraient toujours sur ce site fermé aux yeux de (presque) tous.
Emmanuel Haillot avec Philippe Roy